( 30 octobre, 2020 )

HISTOIRE DE HOLLING

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Vierge à l’enfant en bois du XVIIIe

HOLLING

Sous l’Ancien Régime et un peu plus tard

On pense que les peuplades antiques colonisèrent en priorité les hauteurs et que Holling dans la vallée ne fut occupée qu’à la période franque.

L’histoire de Holling a été un long combat pour devenir autonome. La première mention écrite du village date de 1196 sous la forme Hulingen. Holling faisait partie du duché de Lorraine et le duc avait délégué la haute justice aux seigneurs de Freistroff et Château-Rouge, à la dame de Bérus et aux comtes de Nassau-Sarrebruck. La seigneurie foncière était très divisée : il y avait le ban St Pierre dépendant de l’abbaye de Mettlach qui exerçait ses droits à travers Valmunster, le ban Notre Dame sous la juridiction de l’abbaye de Freistroff, le ban de Ste Croix lié à l’abbaye de Bouzonville qui avait choisi un voué pour défendre ses biens en la personne du seigneur de Dalem qui de ce fait avait aussi une partie du territoire. A cela s’ajoutaient des propriétaires indépendants comme l’abbaye de Mouzon qui avait été dotée en 971 d’une partie de Brettnach qui débordait un peu sur Holling. Ces droits étaient exercés par le prieuré de Rozérieulles et furent transmis ensuite au séminaire Ste Anne de Metz. La communauté de Holling avait aussi une partie du territoire.

Si on se rappelle qu’à cette époque, le maire ne représentait pas les habitants mais son seigneur et qu’il y avait à Holling au moins quatre maires défendant des intérêts divergents on se rend compte de la complexité de la vie communale.

Dans ce contexte difficile, la haute justice de l’abbaye de Mettlach était inféodée aux comtes de Nassau-Sarrebruck par les ducs de Lorraine. Le comte Jean IV avait trois fils dont un bâtard. Avant sa mort, il attribua à ses deux fils respectivement la seigneurie de Holling et celle de Bénestroff et légitima le troisième qui poursuivait des études à Pont à Mousson. Lorsque ses deux frères moururent, il réclama en particulier Holling. Après une longue épopée juridique, Jacques Paviot, gendre du bâtard de Nassau, soutenu par le duc de Lorraine, obtint la haute justice sur Holling et Rémelfang. Il fit construire à Holling une maison seigneuriale qui existe encore.

Les derniers seigneurs de Holling furent les comtes de Ligniville puis de Landreville.

Après avoir obtenu une autonomie civile grâce aux prétentions du fils naturel de Nassau, Holling voulut devenir indépendant sur le plan religieux. En effet, Holling faisait partie de la paroisse de Valmunster avec Eblange, Rémelfang et Velving. Cette libération passa par plusieurs étapes, Holling commença par se voir accorder un vicaire pour desservir Holling et Rémelfang, par la suite ce vicaire devint résident et enfin Holling devint paroisse indépendante mais seulement après la Révolution.

Avant de pouvoir être paroisse, les habitants durent construire une église en 1762 pour 2810 livres.

La situation géographique de Holling dans une plaine inondable le rendait dépendant du chemin qui est devenu la départementale et qui permettait seul aux habitants d’être reliés à l’extérieur. Elle fut l’objet de leurs préoccupations et en 1832, Bouvier du Molart écrivait que les notabilités du département se désintéressaient du secteur parce qu’il n’était pas représenté au Conseil Général bien qu’il soit un des plus productifs.

L’étude de la toponymie des lieux dits montre une solide tradition francique puisqu’aucun nom n’est de consonance française ; la population post-révolutionnaire oscilla entre 480 habitants pour 1836 et 210 en 1954. La remontée est actuellement amorcée. L’érudition généalogique de M. Alfred Louis a permis une étude approfondie des patronymes, des métiers, des surnoms depuis le XVIe siècle.

Les idées de la Révolution furent accueillies avec intérêt à Holling jusqu’à ce qu’elle s’attaque à son vicaire qu’elle avait eu tant de mal à obtenir. La mort du roi fut mal ressentie et lorsque la levée en masse lui demanda d’envoyer quatre volontaires, personne ne se présenta ; il fallut tirer au sort. Par la suite, les réquisitions en argent, en vivres et en transports rencontrèrent une mauvaise volonté manifeste.

Le Second Empire fut une période de prospérité, la première guerre mondiale se passa assez loin mais lui permit de regagner le giron de la France tout en gardant la mentalité méfiante envers l’avenir d’une localité proche de la frontière.

( 7 octobre, 2020 )

HISTOIRE DE PIBLANGE (57)

La commune de Piblange est composée de plusieurs entités: le village de Piblange, Drogny qui est la paroisse, Bockange et son camp militaire, le lieudit du Streiffel et depuis 1973, St Bernard. Dans ce secteur les abbayes de Villers-Bettnach et de Bouzonville ont toujours été en concurrence et les seigneurs laïcs n’ont eu d’influence notoire qu’à Bockange avec le débordement des seigneurs de Burtoncourt.
A Piblange, on peut citer l’activité agricole et une certaine reconnaissance de son vin. Drogny est une des plus anciennes paroisses du secteur et détenait donc l’école et le cimetière. Quant à Bockange, il a du son importance à l’implantation de la caserne de sûreté de la Ligne Maginot en face de l’entrée de l’important fort d’Anzeling. Pour St Bernard, fondation de 1629, sur des terres de l’abbaye cistercienne de Villers-Bettnach avec l’accord du duc de Lorraine, le village vécut son indépendance jusqu’en 1973 alors que la paroisse était nomade, rattachée une fois à Villers-Bettnach, puis à Aboncourt et enfin à Piblange.

( 6 octobre, 2020 )

BISTEN EN LORRAINE Histoire locale résumée

Le nom de Bisten est entièrement lié à la géographie; Bisten de « bist » rapide s’applique au ruisseau qui traverse le village pour aller vers Creutzwald, quant à la finale « en Lorraine », elle replaça le « Im Loch » (dans le trou) que les Allemands avaient déjà converti en « im Lothringen ».
Malgré l’isolement des lieux, on a trouvé sur place des traces d’occupation préhistorique et gallo-romaine. Dans le village se trouvait la grange aux dîmes de l’abbaye St Nabor qui détenait aussi la seigneurie de Boucheporn dont dépendait Bisten au niveau de la communauté et de la paroisse.
Le village au fond de sa vallée était pauvre et ne disposait que d’une chapelle jusqu’à ce qu’une donatrice finance l’édification de l’église de l’Immaculée Conception. Il y a aussi au-dessus du village, une chapelle dite Maria Hilf qui a été rénovée en 1854. Sur le chemin qui monte à cette chapelle, les habitants ont construit une réplique de la grotte de Lourdes en 1994.
Le développement du village a été contraint par l’étroitesse de la vallée qui s’ouvre sur le Warndt où les habitants ont trouvé du travail. Bien que l’école soit en général liée à la paroisse, Bisten avait un régent connu dès 1756. Le problème était de lui fournir une résidence correcte.
La population du village a dépassé les 400 vers le milieu du XIXe siècle mais elle est retombée au dessous de 300.
Bisten a la particularité de partager une forêt indivise anciennement paroissiale avec Boucheporn, Obervisse et Niedervisse, association qui a survécu à la Révolution.
Le ruisseau lui a permis d’avoir depuis toujours un moulin à farine qui était banal pour les habitants de Boucheporn. On peut citer dans les activités particulières du village, le tissage de la soie au XIXe.
La géographie particulière de la région et la proximité de la frontière ont fait implanter sur les collines dominant le village des ouvrages de la ligne Maginot qui ne combattirent pas.

( 6 octobre, 2020 )

RESUME DE L’HISTOIRE DE GUERTING

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RESUME DE L’HISTOIRE DE LA COMMUNE DE GUERTING

La première mention écrite de Guerting remonte à 1186 sous la forme de Gerdingen, nom qui ne dérive pas de
Garten mais du nom d’un germain pouvant s’appeler Gerto. De nombreuses trouvailles gallo-romaines mettent en évidence l’occupation des lieux dès cette époque aux confins de la forêt du Warndt.

Guerting était une seigneurie lorraine laissée en fief au comte de Sarrebruck. Le comte de Sarrebruck étant mort sans héritier Guerting redevint lorrain et fut rattaché au nouveau château de Varsberg dès 1303. En 1580, le pied terrier de Boulay rapportait que l’ensemble des droits sur Guerting était au seigneur de Schwarzenberg, seigneur de Varsberg. En 1733, les habitants de Guerting dépendaient toujours de Varsberg et ils furent condamnés aux corvées pour réparer le château. Mais depuis le XVe siècle, les seigneurs de Warsberg étaient partis vivre à Freistroff laissant l’administration à un bailli.

Au niveau de la paroisse diverses abbayes avaient des droits à Guerting mais c’était les bénédictins de Bouzonville qui avaient le plus d’importance. Comme faisant partie initialement de la seigneurie de Falck, la paroisse de Guerting resta liée à celle de Falck avec la particularité d’être une annexe mais d’héberger le curé qui trouvait là un presbytère confortable, qui percevait plus de dîmes qu’à Falck et qui remplissant souvent la fonction de secrétaire du seigneur était plus proche du château. Cela se passa bien jusqu’au XVIIIe, date d’un long conflit pour l’entretien de l’église paroissiale qui se trouvait à Falck. Après la guerre de Trente Ans, la chapelle était en ruine mais fut rapidement restaurée pour éviter d’être obligé d’aller à la messe à Falck. Après diverses remises en état, l’église actuelle date de 1843 et le premier orgue fut installé en 1898. Comme dit plus haut les curés de Falck habitaient Guerting  jusqu’après la révolution lorsque Guerting devint paroisse. Le cimetière posa un gros problème lorsqu’il fallut y enterrer le garde forestier qui était protestant. Le curé et toute la population s’opposa à cette inhumation et la justice s’en mêla et condamna sévèrement les récalcitrants dont le maire.

La fin de la guerre de Trente ans laissait Guerting avec trois habitants en 1661, des émigrés vinrent repeupler le village alors qu’en 1619, il y avait plus de 20 familles. En 1802, on comptait 284 habitants alors que la population actuelle approche le millier. Les guerres successives firent des victimes dans le village en particulier 13 au cours de la première guerre mondiale et  16 au cours de la seconde sans compter les déportés.

L’école n’est visible qu’à partir du XVIIIe siècle, avant personne ne savait signer mais en 1755, on constate que sur 45 pétionnaires, 16 signent. Pourtant en 1752, il n’y avait pas encore d’école et par la suite la maison d’école était très inadaptée, appuyée contre la colline au 101 de la rue Principale. Après de multiples menaces de fermeture de l’école  une nouvelle école
s’établit  en face de l’actuelle mairie en 1921 jusqu’à la construction du nouveau groupe scolaire en 1954.

Guerting est installé dans la forêt de la Houve dont les habitants dépendaient pour leur bois, pour leur pâturage et leur protection des bandes d’écorcheurs. La commune était usagère en indivision avec les autres communes limitrophes mais en 1859, l’administration décida de contingenter ce droit et Guerting se vit limiter à 48 hectares. Mais elle avait aussi une forêt communale de 18 hectares.

Guerting a toujours donné une grande importance à ses cafés qui étaient parfois aussi des commerces alimentaires. A la fin du XIXe siècle, deux clans s’opposèrent : le maire, l’instituteur, le curé et leurs soutiens qui se virent appelés les justes
tandis que les autres devenaient les pêcheurs. La zizanie perdura longtemps et chaque camp avait ses bases dans des cafés distincts.

L’essor du village fut lié à l’installation à proximité des mines de charbon à partir de 1856, les petits paysans devinrent mineurs-paysans pour 90%  des hommes en âge de travailler après la seconde guerre mondiale. En plus de l’apport économique cela permit aux habitants d’avoir du temps libre  permettant la création de nombreuses associations qui animent le village.

La commune de Guerting en plus du village est dotée de deux écarts qui sont les fermes de St Nicolas et de St Jules..

( 6 octobre, 2020 )

Histoire d’Alzing (57) Résumé

On trouve des traces écrites d’Alzing assez tardivement puisque ce nom n’apparaît dans les archives qu’en 1594 sous le libellé Axselingen pourtant son territoire a été occupé dès la préhistoire puisqu’on y a localisé des tumuli et diverses implantations gallo-romaines.
Les armoiries communales modernes rappellent que le village dépendait de Bérus pour la haute justice et de l’abbaye Sainte Croix pour la seigneurie en omettant la présence des Chartreux de Rettel qui détenaient Elig.
L’histoire de la commune d’Alzing ressembla beaucoup à la vie des cadets de famille qui devaient se battre pour asseoir leur situation. En effet, Alzing ne fut au début ni commune, ni paroisse et dut se contenter de droits d’usage dans la forêt indivise avec Vaudreching.
Ce ne fut que la Révolution qui lui accorda le titre de commune indépendante de Vaudreching et elle le conserva lorsque Napoléon voulut diminuer le nombre de communes parce que sa population augmentait très rapidement. Cette augmentation des habitants encouragea aussi Vaudreching à accepter un partage de la forêt indivise avant que ne soit trop réduit sa part suite à une répartition par foyer. Elle s’efforça néanmoins à faire reconnaître que la totalité de cette forêt était sa propriété alors qu’Alzing n’en était qu’usager. L’administration lui refusa cette avantage.
Deux situations étaient réglées: Alzing était une commune indépendante et jouissait d’une forêt dont elle était propriétaire. Restait à régler le problème de la paroisse puisqu’elle dépendait aussi de Vaudreching. Avant la Révolution, Alzing comptait deux chapelles; l’une un peu à l’extérieur du village avait été construite par les Chartreux et une autre dans le village, misérable. Cette carence d’église avait obligé les habitants à construire un clocher sans avoir de chapelle. Au XIXe siècle, les habitants décidèrent de construire eux-mêmes une église qui n’aurait pas de clocher puisqu’il y en avait déjà un. Le projet fut mené à bien et l’église fut consacré à St Joseph, mais resta une chapelle.
La commune avait aussi anciennement un moulin qui se trouvait en devers de la route menant à Bouzonville. Il fonctionna jusqu’en 1860 sous le nom de moulin Schneider.
Comme Alzing n’était pas paroisse le cimetière était le cimetière paroissial de Vaudreching jusqu’à ce que la commune décide de créer un cimetière communal sur la route de Vaudreching après le passage sous la voie ferrée.
Pour compliquer l’indépendance de cette commune, rappelons qu’il y avait un petit hameau nommé Elig contigu à Alzing mais dépendant des Chartreux de Rettel et de la paroisse d’Odenhoven avec laquelle il partageait une forêt indivise. Ce hameau fut incorporé à la commune d’Alzing et à la paroisse de Vaudreching mais il garde des droits d’usage dans la forêt d’Oberdorff.

La Société d’Histoire et d’Archéologie des Pays de Nied (SHAN) Hôtel communautaire 29A rue de Sarrelouis 57220-BOULAY a réalisé la monographie communale N°55 sur l’histoire de la commune d’Alzing de 60 pages A4. Les amateurs peuvent la commander en adressant un chèque à l’ordre de la SHAN de 15€ + 5€ pour frais d’envoi.

( 30 septembre, 2020 )

HISTOIRE DE CONDE-NORTHEN, PONTIGNY & LOUTREMANGE

HISTOIRE DE CONDE-NORTHEN, PONTIGNY et LOUTREMANGE (Résumé)

            Si les communautés de Condé et de Northen ont eu partie liée au cours de l’histoire depuis des temps immémoriaux, Pontigny ne faisait que paroisse commune avec Condé et Loutremange a été communauté indépendante jusqu’à son association en 1979 avec la commune de Condé-Northen.

            Le site a été occupé depuis des temps très anciens puisqu’on y a retrouvé un bracelet à tampons du IIIe siècle avant J.C. et que le pont sur la Nied donnait passage à un importante voie romaine. On sait aussi que, entre Loutremange et Helstroff, il y avait une grande villa gallo-romaine.

            Condé doit sans doute son nom au confluent des deux Nied (du latin condate). On sait que dés le Xe siècle, Condé était lorraine mais l’influence messine devint importante dés le XVe siècle. Cela entraîna parfois des quiprHISTOIRE DE CONDE-NORTHEN, PONTIGNY & LOUTREMANGE dans Monographies communales clip_image002oquos étonnants, les soldats lorrains pillant Condé comme partie du pays messin. On sait qu’en 787, l’abbaye de St Avold confia la protection de sa propriété à Condé au comte Folmar de Metz.  L’abbaye de St Martin devant Metz détenait le patronage dés le XIIe et au XIIIe siècle, les seigneurs de Volmerange lui cédèrent leurs possessions à Condé et à Northen. En 1588, l’abbaye de St Martin périclita et ses biens furent dévolus à la Primatiale de Nancy. Peu après survint la catastrophe de la guerre de Trente Ans qui détruisit totalement le village qui entourait le cimetière dans lequel s’élevait l’église.

            La paroisse placée sous l’invocation de St Germain a été signalée dés 787 et l’église mère qui s’y trouvait desservait Condé, Northen, Pontigny et Volmerange qui devint autonome en 1750. La première église fut sans doute une construction des Templiers c’est-à-dire au XIIe ou XIIIe siècle. Bien que le village ait été détruit à la guerre de Trente Ans l’église fut probablement réparée mais son état et ses dimensions entraînèrent son interdit  au XVIIIe. Ce ne fut qu’au milieu du XIXe siècle que l’église actuelle fut construite retrouvant une place au milieu du village. Il subsiste des éléments de l’ancienne église comme l’armoire eucharistique, les fonts baptismaux et quelques pierres sculptées.

            La commune disposait d’un presbytère qui est actuellement la mairie alors qu’un nouveau presbytère fut acheté en 1959.

            Le moulin de Northen  appartenait à la Primatiale de Nancy et était banal pour Condé et Northen. Son installation avait la particularité de pouvoir continuer à travailler même pendant les périodes d’inondation contrairement aux autres moulins de la région. Il fonctionna jusqu’en 1922. Il y avait aussi à Condé une tannerie, une distillerie et une carrière de pierre. Le vignoble de Condé était important : 16 hectares en 1607 et en 1820 et 20 en 1844. La gare de Condé fut opérationnelle de 1876 à 1969.

            PONTIGNY vient de Pont à Nied, passage de la voie romaine sur la rivière. Le village fit d’abord partie de Raville qui le céda à l’abbaye de St Martin de Glandières. Elle vendit Pontigny au XIIIe siècle au sire de Neufchastel. Pourtant la famille Niedbruck existait depuis le XIe siècle et elle fut anoblie par Charles Quint. En 1583, la seigneurie passa à la famille de Custine qui la conserva jusqu’à la Révolution. Une maison forte s’élevait au Nord du pont pour le défendre et pour percevoir les péages. Pontigny faisait partie de la paroisse de Condé mais avait une chapelle castrale dédiée à St Sébastien entourée d’un cimetière. On trouve trace à Pontigny d’une tuilerie et d’une huilerie.

            LOUTREMANGE était un fief lorrain qui fut d’abord propriété de l’abbaye Ste Glossinde de Metz puis de celle de St Vincent au Xe siècle. Par la suite, le sort de Loutremange fut lié à celui de Varize le fief comprenant Varize, Loutremange et Les Etangs mais St Vincent y avait toujours ses possessions.

La chapelle de Loutremange est dédiée à St Nicolas ; elle se trouvait précédemment au milieu du village le long du ruisseau. Elle fut reconstruite à sa place actuelle en 1764. Les recensements nous montrent qu’en 1836, il y avait 187 habitants à Loutremange pour seulement 36 en 1982. La commune de Loutremange décida la fusion association avec la commune de Condé qui fut effective le 1 juin 1979.

 

L’arbre de la liberté de Northen

            Lors de la Révolution de 1848, Northen décida de planter un arbre de la liberté contre l’avis de Condé. Une fois planté, les habitants voulurent qu’il soit béni mais le curé avait refusé de participer à cette manifestation. Une procession se mit en route depuis Northen avec l’agent de police et son tambour, un musicien et 3 jeunes hommes armés de haches. Arrivés devant la cure, l’agent de police battit du tambour et pénétra dans la cure où il trouva un curé tout disposé à venir bénir l’arbre de la liberté. La procession repartit donc avec le curé au son du violon et le curé s’exécuta ouvrant des festivités arrosées qui se terminèrent tard dans la nuit.

 

 

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La Grange de Condé autrefois
           
La  Société d’Histoire et d’Archéologie des Pays de la Nied (SHAN Hôtel Communautaire 29A rue de Sarrelouis 57220-BOULAY) tient à la disposition des amateurs une monographie de 110 pages réalisant une synthèse des recherches de M. Henri SCHOUN sur Condé-Northen, Pontigny et Loutremange. Prix de cession 20 €  (plus frais d’envoi 6€) à régler par chèque à l’ordre de la SHAN

( 10 septembre, 2020 )

HISTOIRE DE ZIMMING (57)

Zimming se trouve en bordure de la voie romaine menant de Metz au Hérapel (Forbach) et son existence remonte à très longtemps. Il y eut d’abord le village de Betting autour de la chapelle de St Gengoulph. Le village fut détruit par la guerre de Trente Ans et il ne resta que la chapelle qui fut gardée par des ermites et fut le but de pèlerinage pour la fontaine miraculeuse qui soignait les affections oculaires. On reconstruisit un nouveau village sur l’emplacement actuel de Zimming mais toujours au fond de la vallée qui protégeait des vents fréquents sur le plateau. Les seigneurs de Zimming étaient les religieux de St Martin de Glandières mais l’abbaye St Nabor y avait aussi quelques droits liés à la paroisse de Boucheporn qui était l’église mère. Le village stagnait dans son isolement jusqu’à ce que la ligne Maginot vienne le tirer de son sommeil en le plaçant au coeur du dispositif fortifié: un camp de sûreté et le petit ouvrage de Kerfent entouré par de multiples constructions bétonnées pour relier les ouvrages voisins du Mottenberg et du Bambesch.
Le Kerfent résista vaillamment aux attaques allemandes jusqu’à l’ordre de reddition qui se fit avec les honneurs militaires. La caserne après la guerre servit un temps aux ouvriers des HBL et les cités cadres permirent au village une extension démographique inédite.

La Société d’Histoire et d’Archéologie des Pays de la Nied (SHAN) Hôtel communautaire 29A rue de Sarrelouis 57220 BOULAY a réalisé dans le cadre des monographies communales un fascicule de 51 pages A4 avec des illustrations qui peut être acquis contre un chèque de 15€ plus 5€ pour frais d’envoi libellé à l’ordre de la SHAN.

( 8 septembre, 2020 )

HISTOIRE de DENTING (57)

DENTING

Histoire d’un village rebelle

 

            Le village de Denting a la particularité d’avoir l’histoire d’une enclave dans le duché de Lorraine dépendant du comté de Créhange et donc de l’empereur romain germanique. Le cas était identique pour Momerstroff et la partie Sud de Niedervisse.

            A l’origine, la localité se situe autour de l’église de Welling qui fut sans doute une des premières paroisses du secteur, peut-être même antérieure à Varize et à Boulay. Progressivement les habitations s’installèrent dans la vallée du Kaltbach et l’église resta seule sur le plateau avec quelques maisons, si bien que lorsqu’il fallut rétablir l’église paroissiale qui avait beaucoup souffert du temps et des guerres, les habitants réclamèrent que leur chapelle soit érigée en église mère ce qui fut fait en 1717.

Les seigneurs de Denting avaient été tout d’abord de la famille de Fénétrange ; les droits passérent ensuite entre les mains de Jean de Varsberg qui, étant mort sans héritier en 1284, transmit ses biens à ses neveux dont l’ancêtre de la lignée de Créhange et celui des Dagstuhl qui gardèrent la seigneurie en partage jusqu’à la Révolution : deux tiers pour les Créhange et un tiers pour les Dagsthuhl. Par la suite, les mariages apportèrent les biens du comté de Créhange à la famille du comte de Wied-Runkel tandis que la part de Denting des Dagstuhl passait à la famille Sotern. La commission d’héraldique moderne a choisi de faire figurer dans le blason de la commune de Denting une partie Créhange et une partie Sotern.

Au XVIIIe siècle, l’ensemble des villages du comté de Créhange refusa de participer au tirage au sort pour la conscription avant que le comte ne justifie les ordres et les impôts réclamés. Le village de Denting fut particulièrement en pointe de la contestation et le conflit dura jusqu’à la Révolution avec occupation armée des villages rebelles sans obtenir qu’ils se rendent mais ils avaient la possibilité de mettre leurs personnes et leurs biens à l’abri en passant en Lorraine. Le comte essaya vainement de vendre son comté à la France pour sortir de sa situation enclavée territorialement. Il fallut attendre la Révolution pour que Denting devienne français. Denting prônait alors l’amitié avec les Français tout en réclamant la conservation de ses particularismes. Il n’y eut jamais de réponse à ses requêtes et la commune fut noyée dans la république. Pourtant les habitants défendirent âprement leurs droits de pratiquer la religion catholique d’abord en jouant sur l’extraterritorialité puis après l’annexion en résistant ouvertement aux lois antireligieuses protégeant un prêtre originaire du village, l’abbé Laglasse, en allant jusqu’au coup de feu lorsque cela était nécessaire.

L’église actuelle a été reconstruite en 1791 et avait été financée par les décimateurs le comte de Créhange et l’abbesse de Fraulautern qui s’étaient faits beaucoup prier pour en arriver là. La reconstruction fut totale mais  on conserva le clocher cylindrique de l’ancienne église jusqu’en 1890.

La commune de Denting abritait une communauté juive  d’environ 50 personnes. Ils avaient un cimetière à la sortie vers Coume mais la synagogue était celle de Niedervisse. Après la Révolution, les juifs quittèrent Denting pour la ville et le dernier partit en 1875 pour Boulay.

Un chapitre particulier de l’histoire de Denting est lié à la Seconde Guerre Mondiale. Le ban communal était traversé par l’assise de la ligne Maginot  qui se concrétisa sur le terrain par l’ouvrage  A 28, composé de 3 blocs de combat vers Ottonville. De l’autre coté du ban, vers Niedervisse, fut implanté, au Ban Saint Jean, un camp militaire. Après l’armistice, il abrita d’abord des prisonniers de guerre français puis en 1942, il fut transformé en camp de concentration pour les prisonniers soviétiques et en particulier ukrainiens. Les mauvais traitements et le manque de nourriture firent beaucoup de victimes mais leur nombre reste encore à préciser.

 La Société d’Histoire et d’Archéologie des Pays de la Nied (Hôtel Communautaire 29A rue de Sarrelouis 57220-BOULAY) dispose d’un fascicule de 75 pages sur l’histoire de Denting et de ses annexes au prix de 18€ (+6€ frais d’envoi) à régler par chèque à l’ordre de la SHAN


 

 

( 13 août, 2020 )

HISTOIRE DE MEGANGE (57)

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MEGANGE RURANGE

La commune de Mégange avec son annexe Rurange a une histoire assez particulière puisque ces deux villages forment une même commune suite à un mariage forcé décidé le roi de France en 1833. Cette cohabitation sous le même toit, si elle est paisible actuellement, a été mal supportée en ses débuts. En effet, seul le conseil municipal est commun aux deux localités qui ont un ban séparé, des forêts particulières et sont de paroisses différentes.

L’histoire de Mégange est liée à celle de Guinkirchen qui a toujours été sa paroisse et longtemps sa commune. Les armoiries de Mégange qui servent pour l’ensemble de la commune sont celles de la famille de Mengen qui a probablement eu son berceau dans ce village. On cite Mégange dés 1131 comme une dépendance de la seigneurie de Vry. Puis Jean II de Mengen fut nommé prévôt de Guinkirchen ou de Guirlange en 1270 et la famille fit des dons à l’abbaye de Villers-Bettnach.

Par la suite Mégange servit souvent à ses seigneurs de caution lors d’emprunt qu’ils faisaient et ainsi le village changea souvent de seigneur. Mégange faisait partie des villages à flageolets c’est-à-dire qui devaient une redevance en flageolets au couvent de Fraulautern. On sait aussi qu’en 1580, il y avait 16 maisons dont 5 étaient en commun aux abbés de Bouzonville et de Villers-Bettnach alors que les onze autres faisant partie de la mairie de Guinkirchen et de la seigneurie de Boulay et cette partie suivit le sort de Guinkirchen jusqu’à la révolution.

Mégange a toujours été une annexe de la paroisse de Guinkirchen et elle participait aux frais d’entretien de l’église de ce lieu ; elle fit pourtant des efforts constants pour disposer d’une chapelle particulière : il y avait eut d’abord une chapelle privée à l’extérieur du village qui fut rasée et reconstruite dans le village vers 1860. L’autorisation épiscopale avait acceptée la construction d’un oratoire mais alors la vente du quart de réserve de la forêt communale fut acceptée ; devant les caisses communales remplies, les responsables virent beaucoup plus grand et lorsqu’il fallut justifier le paiement par le budget communal commencèrent les problèmes administratifs.

De 1833 à 1870, les comptes rendus du conseil municipal étaient parsemés de plainte relative à l’union des deux villages prétextant que pourtant dans le secteur de plus petites villes qu’eux étaient indépendants. On écrivait même : « Nous sommes les seuls idiots incapables d’avoir les éléments d’une bonne administration (communale) ». Si au début, les maires demeurèrent à Mégange, une contestation s’éleva lorsqu’ils furent habitants de Rurange et que les habitants de Mégange durent se déplacer à Rurange. La population de la commune atteignit 340 personnes en 1851 pour retomber à 89 en 1975. Elle dépasse aujourd’hui les 150. Il est intéressant de noter qu’au XVIIIe et XIX e siècle, il y avait à Mégange de la vigne (7 hectares en 1820) et des vignerons.

Si la paroisse était à Guinkirchen, au XIXe, l’école était à Mégange et il y eut même à certaines époques deux instituteurs, un à Mégange et l’autre à Rurange.

L’épisode de la libération de 1944 fut particulier à Mégange puisque les soldats allemands qui devaient défendre la route montant de Burtoncourt vinrent chercher refuge dans l’abri où les habitants s’étaient protégés. La municipalité les remit désarmés aux troupes américaines.

L’histoire de Rurange commence en 1060 sous le nom de Rohenge et il fait partie du pays messin et de la seigneurie de Vry comme Mégange. Par la suite, il passe entre les mains de seigneur de Clervant et Courcelles-Chaussy à tendance protestante ce qui le différencie de Mégange et le rattache plutôt à Burtoncourt. A la Révolution, Rurange appartenait à la famille Le Duchat.

Le village a été autonome jusqu’en 1790 et devint annexe de Guinkirchen de 1813 à 1833, date de la création de la commune indépendante de Mégange avec Rurange comme annexe. Le village de Rurange avait en1742 quatre ménages juifs. Il a toujours souhaité avoir une école particulière mais c’est heurté à des difficultés financières qui ont empêché dans ce domaine une situation stable tant pour la maison d’école que pour les instituteurs. Un des problèmes de Rurange a été de trouver un débouché vers l’extérieur en défendant avec persistance la mise en état de la route de Burtoncourt à Gomelange ; pour des raisons d’économie, les habitants acceptèrent de se greffer sur la route de Bockange à Gomelange. Le village avait deux moulins celui de Rurange et celui de Gravatte vers Gomelange. Mégange n’avait qu’une petite forêt alors que les ressources forestières de Rurange étaient bien plus importantes.

La paroisse pour Rurange est depuis très longtemps Burtoncourt et sous l’Ancien Régime, les enfants allaient à l’école à Burtoncourt. Ceux qui n’avaient pas d’instruction parlaient le dialecte et se plaignaient de ne pouvoir comprendre les sermons du curé de Burtoncourt francophone.

Comme on le voit, la réunion des deux villages en une seule commune n’allait pas de soi mais le roi l’a faite.

La  Société d’Histoire et d’Archéologie des Pays de la Nied Hôtel Communautaire 29A rue de Sarrelouis 57220-BOULAY diffuse une monographie de 50 pages sur l’histoire de Mégange et de Rurange  au prix de 15€ +5€ de frais d’envoi (chèque à l’ordre de SHAN).

 

 

( 13 août, 2020 )

HISTOIRE DE BOUCHEPORN (57)

Retable du XVIe Boucheporn

 

HISTOIRE DE BOUCHEPORN (Résumé)

Si l’autoroute A4 évite de justesse le village de Boucheporn, la voie romaine de Metz à Mayence le traversait bel et bien et lui a laissé un passé archéologique important. Il est probable que sans cette voie de passage, les ateliers de poteries n’auraient jamais eu le développement quasi industriel qu’ils eurent à l’époque gallo-romaine. Boucheporn exporta jusqu’en Angleterre des productions de potiers venant souvent du centre de la France. Lors de la construction de l’église, on mit à jour une mosaïque romaine et une statue de Minerve démontrant l’importance de l’étape.

La paroisse traduisit longtemps le statut de centre qu’avait Boucheporn en étant l’église mère des villages environnants dont Bisten en Lorraine, Zimming, Porcelette, Narbéfontaine, Niedervisse en partie et Obervisse. La dédicace de l’église à Saint Rémi est une preuve supplémentaire de l’ancienneté de la paroisse qui était déjà citée au VIIIe siècle. Progressivement ces paroisses obtinrent leur émancipation. La paroisse dépendait jusqu’en 1257 de l’abbaye Saint Martin de Glandières, puis de Hombourg-l’Evêque avant de passer en 1600 dans le temporel de l’abbaye de St Nabor.

L’église actuelle a été construite en 1770 aux frais des différentes composantes de la paroisse. Elle renferme actuellement encore un retable en pierre particulièrement intéressant et datant du XVIe qui représente le Christ et les 12 Apôtres et qui est probablement un souvenir de l’ancienne église. A coté de l’église, la façade de l’ancien ossuaire de 1846 a été conservée ainsi qu’une croix du choléra imposante bien qu’amputée. Le ban de Boucheporn présente encore un nombre important de calvaires du plus humble au plus conséquent.

L’histoire civile de Boucheporn n’est pas lorraine mais messine ou plutôt elle est liée à l’évêché de Metz qui reçut ce village avec le Warndt des mains de l’empereur Othon III en 999. Le village fut concédé à l’abbaye St Martin de Glandières qui céda le patronage à la collégiale de Hombourg lors de sa création tout en gardant la moitié des dîmes contre l’abbaye de St Nabor qui s’implanta progressivement.

L’histoire de Boucheporn fut marquée par les guerres. La guerre de Trente Ans ravagea le village au point qu’il fut reconstruit un peu à l’écart de son emplacement d’origine et il fallut attendre 1664 pour voir une recolonisation du village. Si la guerre de 1870 ne vit que le passage des troupes, la Première guerre mondiale fit neuf victimes au village et la Seconde guerre mondiale plaça Boucheporn au cœur de la Ligne Maginot entre les ouvrages du Mottenberg et du Kerfent. La population fut évacuée en 1939 à Gouex dans la Vienne. La démographie passa de 280 habitants en 1802 à 524 en 1982. Les enseignants étaient présents dés le XVIIe et l’école a été reconstruite après un incendie en 1908.

Le ban communal de Boucheporn donne naissance à deux rivières : la Rosselle et la Bisten. On peut citer aussi une particularité du village liée aux portes des maisons et des granges montrant une période de prospérité pendant l’Annexion.

A l’occasion de la soirée sur l’histoire de Boucheporn du mardi 18 janvier 2011, une monographie a été éditée par la SHAN : 64 pages A4 avec photos couleurs. Prix de vente 18€ plus 6€ pour frais d’envoi à régler par chèque à l’ordre de la SHAN Hôtel Communautaire 29A rue de Sarrelouis 57220-BOULAY

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