( 4 juin, 2020 )

HISTOIRE D’OBERDORFF (57)

Résumé de l’histoire de 

OBERDORFF la commune et ODENHOVEN la paroisse 

            Un tel binôme est fréquent dans notre région et il se retrouve sur les armoiries communales modernes où le chapé bleu rappelle la chape de St Martin patron de l’église et la crosse abbatiale de Rettel seigneur d’Odenhoven alors que les lions figurent la châtellenie lorraine de Bérus régissant Oberdorff. Le nom d’Oberdorff a très peu évolué et signifie le village supérieur rappelant selon certains un village détruit se trouvant sur la colline. Il est sur que le ban communal  a été habité très tôt comme le prouve les vestiges gallo-romains trouvés ainsi que l’enceinte quadrilatère qui pourrait dater de la protohistoire.

Oberdorff  et Odenhoven dépendaient de Bérus et donc de la Lorraine uniquement pour la haute justice alors que le foncier était propriété de l’abbaye de Rettel prés de Sierck qui avait confié la vouerie aux seigneurs de Dalem. Mais l’abbaye de Bouzonville, les seigneurs de Freistroff et de Château-Rouge y avaient aussi des biens.

            En 1712, un remembrement fut effectué pour rétablir les droits de chacun après la guerre de Trente Ans et il en résulta que les plus gros propriétaires étaient les Chartreux de Rettel ; on peut également constater le morcellement parcellaire puisque la taille moyenne d’une parcelle était d’environ 25 ares.

            La commune d’Oberdorff géra avec difficulté au milieu du XIXe siècle, la reconstruction de son école et dut supporter un procès long  contre l’entrepreneur qui était chargé de la construction entraînant un retard dans la mise à disposition de plusieurs années.

            La population était réduite à deux personnes en 1547 et à 48 en 1708. Ils étaient 137 en 1802 et actuellement la population dépasse les 370 habitants. Les villages voisins avaient surnommés les habitants les Kautenkopp ou les Kaulquappen c’est-à-dire les têtards ou les grogneurs.

            Comme toutes les communes situées devant la ligne Maginot, Oberdorff fut évacué dans
la Vienne en 1939 et cet exode a été raconté par des participants.

            Pour Odenhoven, on pense que l’origine du nom dérive du mot Hof, la ferme et du nom d’un germain appelé Audo ou Odo. Ce village a toujours fait partie des possessions lorraines au moins pour la haute justice mais les religieux de Rettel en avaient la propriété foncière depuis 1218.

            La paroisse d’Odenhoven dédiée à St Martin est d’origine très ancienne et elle concernait non seulement Oberdorff mais aussi Tromborn, Elig à Alzing et Château-Rouge jusqu’au XIXe siècle. Comme pour Valmunster avec l’abbaye de Mettlach, Odenhoven était le centre d’un bien où les Chartreux exerçaient non seulement le spirituel mais aussi le temporel depuis une maison qui pourrait bien être l’actuelle maison lorraine d’Oberdorff.

            L’église a sans doute été très endommagée pendant la guerre de Trente Ans et elle dut être reconstruite en 1728 puis à nouveau en 1786. Elle recèle deux autels latéraux en bois sculpté polychrome du XVIIIe siècle qui sont peut-être l’œuvre de la famille Guldner, sculpteurs baroques de Bérus. Le maître autel était similaire mais il a été remplacé vers 1900 par un autel en pierre. Il y avait aussi dans l’église des orgues Verschneider qui ont été démonté en 1940 par l’armée française et qui ne furent jamais remontées.

            Le cahier des doléances de 1789 est commun aux communautés d’Oberdorff et de Tromborn et s’il reprend les doléances classiques, on y trouve aussi une plainte particulière pour réclamer l’arrêt du déboisement de la forêt de la Houve de Merten par les maîtres de forges de Creutzwald pour protéger les droits des communautés villageoises usagères de cette forêt qui étaient menacés malgré les garanties obtenues officiellement du Roi.

            Ainsi après une longue histoire, perdure la répartition des attributions entre Oberdorff qui administrativement est la commune depuis toujours alors que depuis aussi longtemps Odenhoven a la primauté religieuse.


La Société d’Histoire et d’Archéologie des Pays de la Nied (SHAN) Hôtel Communautaire 29A rue de Sarrelouis 57220-BOULAY a édité un fascicule de 35 pages A4 sur l’histoire de la commune d’Oberdorff. Prix de cession 10 € + frais d’envoi 5 €. Chèque à libeller à l’ordre de la SHAN. 

( 4 juin, 2020 )

HISTOIRE DE GOMELANGE (57)

Résumé de l’histoire de 

GOMELANGE GUIRLANGE COLMING 

 

 La première mention de Gomelange date de 1184 sous la forme Guelmelingen puis en 1209, Gamelinge qui viendrait du nom d’un germain nommé Gamal. La fondation du village est ancienne et remonte probablement à la période franque. En 1130, le seigneur de Walcourt fonda l’abbaye de Freistroff et lui donna Gomelange qu’il venait d’acheter à l’abbaye de St Pierremont prés de Briey qui elle-même l’avait probablement reçu lorsque que tous les puissants craignant la fin du monde en l’an 1000 faisaient des dons à l’Église pour gagner leur paradis. Par la suite, la propriété se partagea entre les religieux de Freistroff, de Bouzonville et de Villers-Bettnach, des bourgeois de Metz et le seigneur de Boulay dont la part fut transmise au duc de Lorraine ; ces derniers se servirent souvent de Gomelange comme caution pour garantir leurs emprunts. C’est pour cette raison qu’au XVe siècle, les seigneurs de Toulon (entre Nancy et Nomeny) étaient implantés à Gomelange et leurs armes furent retenues dans les armoiries modernes de la commune.

            On trouve aussi dans les détenteurs en partie de Gomelange, le marquis de Haen qui y créera une bergerie donnant le nom de Schäfferei à un quartier du village.

            Gomelange dépendit avant
la Révolution des juridictions de Vaudrevange, de Freistroff et enfin de Bouzonville. On citait en 1232, à Gomelange, deux moulins et une église ce qui laisse à penser que le village avait une certaine importance. En 1618, le conseiller ducal notait que c’était le plus beau et le plus riche village de la région. En 1708, il y avait 210 habitants et 89 chevaux mais en 1742, on ne parlait plus que d’une centaine d’âmes. Les recensements post révolutionnaires mettent en évidence une grande prospérité puisqu’en 1836 il y avait 779 habitants alors qu’un siècle plus tard en 1946, ils ne sont plus que 336. Depuis la croissance de la démographie est faible mais continue. Le choléra frappa le village lors de l’épidémie de 1854 et fit 52 victimes en sept semaines.

            La seconde guerre mondiale affecta directement la commune d’abord par la construction de trois ouvrages sur son ban (Abri de Gomelange, ouvrage de Behrenbach et abri de Colming) sans compter le gros ouvrage d’Anzeling tout proche et ensuite en septembre 1939 lorsque la population fut évacuée à Civaux dans

la Vienne. Il y eut aussi le retour pour la période d’occupation et pour retrouver un village dont 21 maisons autour de l’église avaient été détruites pendant leur absence.

            On remarque un maître d’école à Gomelange dés 1678 et après
la Révolution il y eut une école de garçons et une école de filles tenue par des sœurs enseignantes de St Jean de Bassel. L’école actuelle a été construite en 1875-1876. Le lavoir qui sert actuellement d’agence postale a été érigé quant à lui en 1869.

            Les moulins de Gomelange et de Colming appartenaient à l’abbaye de Villers-Bettnach depuis 1264. L’exploitation du moulin de Gomelange cessa en 1940 après avoir été utilisée comme scierie. Il y avait encore un autre moulin sur le ban, prés de Rurange, qui s’appelait le moulin de Gravatte.

            La paroisse de Gomelange est très ancienne comme le laisse supposer sa dédicace à St Martin. On sait que déjà au XIIe siècle, il y avait une église qui fut cédée par l’abbé de St Nabor à celui de Villers-Bettnach. Mais pourtant au XVIIe siècle, la quasi-totalité des dîmes revenait à l’abbaye de Freistroff. L’église actuelle a été érigée en 1752 alors que les orgues datent de 1869.

 

            Colming a toujours été une annexe de la communauté de Gomelange et on citait cette localité dés 1209 sous le nom de Colvinges qui dériverait également d’un nom franc comme Cholbo ou Kolbo. Le moulin de Colming fut très anciennement donné à l’abbaye de Villers-Bettnach mais en 1708, toutes les justices appartenaient au marquis de Haen alors que les dîmes revenaient à l’abbaye de Bouzonville. Sur le plan religieux, Colming était rattaché à la paroisse de Bettange.

 

            Guirlange (Gerildinges au XIIe) était partagé entre les abbés de St Nabor, de Villers-Bettnach et les chevaliers teutoniques dont les armes figurent au blason de la commune. Le seigneur de Boulay y avait aussi certains droits. La petite commune de Guirlange a toujours peiné à assurer le traitement d’un enseignant et l’entretien d’une école bien qu’en 1836, elle ait compté jusqu’à 159 habitants. Il n’en reste actuellement qu’une trentaine.

            La paroisse de Guirlange a toujours été rattachée à celle de Bettange bien qu’un document du XIIe siècle parle d’une église. Une chapelle, bien entretenue, est dédiée à
la Vierge et aux Saints Quirin, Cyriaque, Féréolle et Firmin ; elle attire chaque année un pèlerinage très fréquenté.

 

           
La Société d’Histoire et d’Archéologie des Pays de la Nied (SHAN) Hôtel Communautaire 29A rue de Sarrelouis 57220-BOULAY a édité un fascicule sur l’histoire de Gomelange et de ses annexes de 100 pages A4. Prix de cession 20 € + 6€ de frais d’envoi. Chèque a libellé à l’ordre de la SHAN.. 

 

( 4 juin, 2020 )

HISTOIRE DE CHÂTEAU-ROUGE (57)

Résumé de l’histoire de 

CHATEAU-ROUGE &  RODENDORFF 

La facilité voudrait que ces deux noms aient des rapport avec la couleur rouge mais si on considère le premier nom connu pour la localité en 1179 qui était Ruchenestorf, on voit que ce n’est pas si simple, d’autant qu’au XIIIe siècle, on écrivait Rudendorff alors que Rodendorff n’est apparu qu’en 1341. H. Hiegel pense donc que ce nom pourrait venir du nom d’un chef germain pouvant se nommer Ruchin ou Rudo. Nonobstant cela il y a bien eu une famille noble appelée Rodendorff et c’est même les armes de cette famille qui a été retenue pour établir le blason moderne de la commune qui est de Gueules (rouge) à fasce échiquetée (bande médiane horizontale en damier) d’azur (bleu) et d’argent (blanc).

            C’est en 1158 qu’il est fait la première mention de Château-Rouge, seigneurie lorraine dépendant de Bérus, lorsque le duc de Lorraine céda les dîmes du village à l’abbaye de Bouzonville. En 1341, Aubertin de Rodendorff dont on ignore l’origine apposa son sceau sur un traité de paix entre ses beaux-frères Arnould et Thierry de Felsberg et l’évêque de Metz. Au XIVe siècle, la seigneurie passa par héritage entre les mains des Baldering, des Rapviller et des Craincourt. Ensuite au XVe, la famille de Brandscheid en fit l’acquisition et suite à divers mariages, elle fut partagée entre les familles d’Eltz et de Metternich qui la conservèrent jusqu’au XVIIIe. Ensuite la famille d’Eltz rassembla entre ses mains l’ensemble de la seigneurie ainsi que celle de Freistroff.

Dés 1344, on signalait à Château-Rouge une maison forte qui fut remaniée au XVIe et au XVIIe siècle, ce qui fut corroboré par le docteur Régnier de Bouzonville au XIXe siècle lorsqu’il releva la date de 1596 sur la clé de voûte de la cave et celle de 1610 sur une pierre à l’angle nord du château. Cet édifice a actuellement complètement disparu et il ne reste que des dépendances qui, en 1681, étaient composées des fossés avec pont-levis, des étables, des jardins, d’un colombier et d’un moulin dont on retrouve encore le canal d’amenée d’eau. La seigneurie détenait directement deux maisons, environ 150 hectares de terres et 35 de prés ainsi que des vignes et des forêts.

La paroisse existait déjà en 1158 lorsque le duc de Lorraine attribua les dîmes à Bouzonville mais en 1560, une nouvelle convention changea la donne en attribuant la totalité de ces dîmes au curé du lieu. Par ailleurs le droit de patronage a, semble-t-il, toujours dépendu du seigneur. La liste des curés de Château-Rouge est bien connue depuis 1584 et la paroisse a eu plusieurs annexes dont Vœlfling depuis toujours et Oberdorff, Odenhoven et Tromborn par périodes.

L’église St Maurice était citée en 1698 et en 1746, son état catastrophique motiva l’interdiction d’usage décrétée par l’évêque. L’église fut reconstruite vers 1755.

La communauté de Château-Rouge était assez pauvre parce que la majorité des terres y était exploitée directement par les seigneurs et leurs fermiers. Si en 1610, on ne recensait que des paysans, il est remarquable de trouver dés 1680 des vignerons, dont les patronymes trahissaient l’origine française c’est-à-dire de la vallée de la Moselle, attirés par les seigneurs. En 1681, la vigne occupait 2 hectares et demi alors qu’en 1836 elle s’étendait sur 5 hectares 20 et en 1708 on dénombrait 5 laboureurs pour 8 vignerons.

Au titre des activités de la commune, signalons aussi la tuilerie qui était installée aux confins du ban prés de Sainte Marie et qui produisait jusqu’à 20.000 tuiles par an. Il y avait aussi une activité importante de carrières de pierres sur le versant du Berg et par ailleurs les seigneurs avaient installé un moulin banal en aval de leur château dont l’activité perdura jusqu’à la fin du XIXe siècle.

Avant d’en terminer avec ce survol de l’histoire de Château-Rouge, notons deux événements similaires survenus au début de la guerre de 1870 et de la Seconde Guerre Mondiale. En juillet 1870, Pierre Mouty, douanier à Schreckling mais habitant à Château-Rouge, fut abattu à son poste par des Uhlans prussiens qui avaient fait une incursion en France. Cela se reproduisit en février 1940, lorsqu’un groupe de soldats français tomba dans une embuscade tendue par une reconnaissance allemande à la hauteur de la ferme Sainte Marie. Ces deux tristes événements sont commémorés par un monument au cimetière de Château-Rouge en souvenir du douanier Mouty et d’une stèle installée sur place à coté des établissements Starck en direction de Bouzonville.

La Société d’Histoire et d’Archéologie des pays de la Nied  (SHAN) Hôtel Communautaire 29A rue de Sarrelouis 57220-BOULAY a édité un fascicule sur l’histoire de Château-Rouge de 50 pages A4. Prix de cession 15€ + frais d’envoi 5 €. Chèque libellé à l’ordre de la SHAN. 

( 4 juin, 2020 )

HISTOIRE D’EBLANGE (57)

Résumé de l’histoire de 

EBLANGE entre
la NIED et le BOVENBERG 

           

            Eblange est cité pour la première fois au VIIIe siècle sous la forme Obelunga, c’était lors de la donation formant les biens fonds initiaux de l’abbaye de Mettlach. Ce nom s’écrira par la suite Oblanga et Oblingen ce qui le fera confondre avec Hobling. Il dériverait comme tous les noms en -ing d’un nom d’homme germanique pouvant s’être appelé Oppilo. En 1950, la commune a choisi un blason associant la crosse abbatiale de Mettlach et l’agneau et les fleurs de lys rappelant le patron du village St Vendelin.

            Le village d’Eblange comme dit plus haut fit partie du domaine temporel de l’abbaye de Mettlach depuis la création de celle-ci dans le cadre du domaine de Valmunster comme cela apparaît sur un reliquaire datant de 1230 montrant l’offrande de Walamunst et de Obelingen. Le domaine de Valmunster était formé aussi de Holling, de Rémelfang et de Velving et le tout était un fief lorrain de la châtellenie de Boulay. L’ensemble permettait d’installer environ 45 familles de paysans ayant chacune une douzaine d’hectares. La propriété foncière restera à l’abbaye jusqu’à
la Révolution.

            Les comtes de Sarrebruck par leurs branches de Commercy puis de Nassau inféodèrent la haute justice. Un des comtes ayant eu un fils illégitime, celui-ci réclama une part d’héritage à la mort de son père et obtint des compensations dont Eblange, Holling et Rémelfang, sa fille épousa un Paviot qui fut anobli par le duc de Lorraine. Sa descendance garda le fief de haute justice jusqu’à
la Révolution et  passa par mariage par les familles de Lignéville et de Landreville.

            La population d’Eblange est très difficile à estimer avant
la Révolution nous avons deux éléments, lors d’un remembrement de 1683, on sait qu’il y avait 27 propriétaires soit environ 120 habitants et en 1789, le cahier de doléances nous apprend qu’il y avait 28 chefs de famille, donc une population sensiblement équivalente. En 1802, le premier vrai recensement révèle une population de 202 habitants puis celle-ci s’érodera inexorablement jusqu’en 1975 pour remonter la pente avec la création de plusieurs lotissements.

            Faisant partie du domaine de Valmunster où l’abbaye de Mettlach déléguait un de ses religieux pour remplir le rôle de curé, Eblange en était une annexe de la paroisse de Valmunster et n’eut de cesse de prouver que l’église mère était lointaine, que les chemins étaient mauvais, qu’Eblange avait été avant la guerre de Trente Ans une paroisse enfin qu’Eblange voulait  devenir paroisse et un long combat s’engagea avec l’abbaye de Mettlach qui voyait d’un mauvais œil la nécessité de partager les revenus ; finalement la communauté obtint gain de cause en 1751 et l’évêque nomma Jean Baptiste BECKER, ci devant vicaire résidant à Holling et originaire de Boulay comme premier curé. Les religieux firent appel de la décision auprès de l’archevêque de Trèves mais les habitants portèrent l’affaire au Saint Siège et ce n’est qu’en 1760 que le nouveau curé pu exercer sereinement son ministère.

            L’histoire de l’église est également intéressante. Il existait déjà une chapelle à Eblange en 1498 et une nouvelle église fut sans doute construite après mais en 1868, l’église était en très mauvais état et on décida de la reconstruire et pour se doter des moyens nécessaires la commune défrichât un bois de 3 hectares et loua le terrain pour l’exploitation agricole. En 1873, l’entreprise Maillard de Bockange enleva l’adjudication  et construisit la nouvelle église ; malheureusement aucun architecte n’avait tenu compte du sous-sol particulier (gypse) sur lequel l’édifice était érigé : dés 1906, les fissures commençaient à inquiéter et des travaux importants durent être faits en 1909 et 1910. Tout le monde à Eblange se souvient qu’en 1984 le dilemme se reposa au point de savoir si on rasait l’église ou si on la réparait ; finalement on opta pour une confortation-restauration qui comprenait la suppression du chœur et l’établissement de douze micro-pieux en béton allant jusqu’à 23 mètres de profondeur le tout solidarisé par les longrines et un radier de béton. Cela a permis de sauver l’église et de voir l’avenir sans trop de crainte.

 

Buchingen :

Ce hameau situé à la sortie d’Eblange en allant vers Bettange à gauche après le croisement d’Ottonville faisait en fait partie de la paroisse d’Ottonville. Cette localité fut complètement détruite pendant la guerre de Trente Ans (1618-1648). En 1692, il était dit qu’il y restait une masure avec une grange. Actuellement le site de Buchingen est à nouveau occupé par des habitations et lors de ces constructions on a trouvé des traces de fondations anciennes.

 


La Société d’Histoire et d’Archéologie des Pays de la Nied (SHAN) Hôtel Communautaire 29A rue de Sarrelouis 57220-BOULAY a édité un fascicule sur l’histoire de la commune d’Eblange de 78 pages A4. Prix de cession 18 € + frais d’envoi 6 €. Paiement par chèque libellé à l’ordre de
la SHAN.
 

 

 

 

( 4 juin, 2020 )

HISTOIRE DE SCHWERDORFF (57)

Résumé de l’histoire de

SCHWERDORFF, Otzviller, Cottendorff, Grafloch et Bourg-Esch 

Village du bout de la France avec ses deux châteaux et ses quatre annexes. 

            Le village est cité pour la première fois en 956 sous le nom de Sveredorf qui pour H. Hiegel dériverait du nom d’un homme d’origine germanique avec le suffixe –dorf. Les armoiries communales modernes sont celles de la famille d’Esch.

            Une voie romaine secondaire quittait la voie reliant Metz à Trèves à la hauteur de Riciacum (Ritzing ?) et rejoignait Filstroff en passant prés de Schwerdorff. Cette voie desservait une série de forts défendant les frontières de l’Empire Romain, ligne Maginot avant l’heure. Des restes de ces forts ont été identifiés sur le ban ainsi que deux villas gallo-romaines.

            La seigneurie de Schwerdorff faisait partie du temporel de l’évêché de Metz jusqu’en 1609 pour passer ensuite sous l’autorité du duc de Lorraine. Successivement le fief passe à différentes familles : Cronenberg jusqu’en 1621, de Haen jusqu’en 1776 et enfin le marquis de Dampont, qui sera guillotiné avec son épouse en 1794 ; il dira en montant à l’échafaud qu’il ne regrettait la vie que pour le bien qui ne leur était plus donné de faire.

            La paroisse était constituée en plus de la commune actuelle des localités sarroises de Fürweiler, Oberesch, Mittelesch et Gerlfangen.

            De 1865 à 1886, le grand chantier fut la reconstruction de l’église tout en continuant à l’utiliser ; une première tranche de travaux s’attaque au chœur et au transept puis par la suite on réalisa la nef et le clocher. Elle est particulière à cause des boiseries qui couvrent l’ensemble de la nef et du chœur avec les épitaphes des seigneurs de Haen. L’église a aussi la particularité d’avoir une crypte qui s’ouvre sur la cour du presbytère. La paroisse qui fut le berceau de nombreux prêtres et religieuses ne présente pas moins de seize calvaires en différents endroits du ban.

            Le traité de Vienne en 1815 ampute Schwerdorff de ses annexes qui deviennent prussiennes jusqu’en 1829. En 1708, il y avait 72 habitants et on atteignit un maximum en 1836  avec prés de 800 habitants alors qu’en 1982, il n’en restait que 350. Le château de Schwerdorff vendu à la Révolution devint d’abord le presbytère  puis l’école.

            Le château de Bourg Esch  est occupé dés le XIe siècle par la famille éponyme. Il passe ensuite par mariage à la famille de Kerpen puis aux Cronenberg, revient alors à la famille de Kerpen. En 1616, Charles de Berncastel achète le château qui sera revendu en 1671 aux de Haen qui la transmettront par héritage aux de Villers en 1755. Ce château a la particularité d’avoir hébergé en 1705 pendant la guerre de succession d’Espagne le duc de Malborough à la tête des troupes anglaises et héros de la chansonnette Malbrouck s’en va en guerre. La tradition dit aussi que c’est aux environs du château de Bourg-Esch qu’une troupe royaliste attendait Louis XVI lorsqu’il fut intercepté à Varennes. L’aspect actuel des bâtiments date de 1775 et 1778, en forme de U couvert de toits à la Mansart, ils ont trois niveaux. Il y a dans ce château une chapelle castrale dont toutes les parois sont peintes.

La vie de la paroisse de Schwerdorff ne fut pas un long fleuve tranquille du fait de ses annexes qui étaient parfois de l’autre coté de la frontière. Dés 1882, le village d’Oberesch est rattaché au diocèse de Trèves mais les habitants qui ont une tombe familiale à Schwerdorff continuent à y faire enterrer leurs morts jusqu’à ce que le conseil municipal interdise cette pratique en 1883. Fürweiler restera rattaché à Schwerdorff même après 1918 pour des raisons pratiques mais en 1910, le curé Nicolay avait entrepris de prononcer les textes latins à l’allemande alors qu’à la chorale, ceux de Fürweiler prononcent les U en OU et ceux de Schwerdorff persistent à prononcer U ce qui provoque des cris au café après la messe disant Maintenant vous êtes tout à fait prussiens, vous devez chanter comme nous le voulons, nous avons vaincu. C’est en 1920 que Fürweiller sera rattaché à la paroisse de Grosshemmersdorf. 

La Société d’Histoire et d’Archéologie des Pays de la Nied (SHAN) Hôtel Communautaire 29A rue de Sarrelouis 57220-BOULAY a publié un fascicule de 74 pages A4 sur l’histoire de Schwerdorff et de ses annexes. Prix de cession 18 € + 6€ de frais d’envoi. Chèque libellé à l’ordre de la SHAN. 

( 4 juin, 2020 )

HISTOIRE DE BRETTNACH (57)

Résumé de l’histoire de 

BRETTNACH LA GALLO-ROMAINE 


HISTOIRE DE BRETTNACH (57) dans Monographies communales Brettnach-Rue-de-la-Fontaine-Maison-de-la-Dîme-2007-300x199
La maison de la dîme

            Bien avant qu’en 971, on écrive le nom de Bretenaco, le site avait eu une longue vie dont les traces ont été mises à jour par plusieurs trouvailles gallo-romaines. Il semble bien qu’à cette période il y avait une grande villa principale avec plusieurs exploitations agricoles et artisanales. Mais avant encore, le lieu fut occupé comme le prouve la hachette de pierre grise datée du néolithique (-5 à 10.000 avant J.C.) et les tumuli celtiques trouvés vers Velving.

Il est possible que cette implantation gallo-romaine ait donnée le nom de la localité, un propriétaire de la villa pouvant s’être nommé Britus ou Britonius.

            La période historique nous montre que Brettnach appartenant avant le Xe siècle à la maison de Lorraine puis partagé entre les deux branches d’Ardenne et d’Alsace qui cédèrent leurs droits respectivement à l’abbaye de Mouzon dans les Ardennes pour un tiers et à l’abbaye de Bouzonville pour les deux autres tiers. Cela se traduit dans les armoiries communales modernes qui se composent des croix de Bouzonville et des roses du prieuré de Rozerieulles. L’abbaye de Mouzon, éloignée, céda ses droits à son prieuré de Rozerieulles puis en 1703 au séminaire Ste Anne de Metz. Cette propriété exclusivement ecclésiastique a dispensé Brettnach d’avoir des seigneurs laïcs mais les religieux durent avoir recours aux services de seigneurs voués. La vouerie de l’abbaye de Bouzonville restait entre les mains du duc de Lorraine qui concéda ce droit au seigneur de Dalem.  Cette fonction était remplie pour le prieuré de Rozerieulles par le seigneur de Siersberg. La haute justice avait été déléguée par le duc de Lorraine aux seigneurs de Bérus. Si l’on excepte les deux maisons religieuses déjà citées, on trouve parmi les propriétaires extérieurs les chartreux de Rettel, les sœurs de Téterchen.

            La paroisse de Brettnach était unie à l’abbaye de Bouzonville dés 1210 mais en 1610, on parlait d’une petite maison qui avait été la maison curiale ce qui laisse supposer que la paroisse avait été supprimée et la communauté était rattachée à Vaudreching et ce ne fut qu’en 1751 que Brettnach retrouva son statut de paroisse indépendante. Une nouvelle église dédiée à St Pancrace comme la précédente fut érigée en 1779 pour être agrandie en 1828. Elle renferme de grandes orgues, installées par Dalstein-Haerpfer en 1874, avec un buffet néo-gothique.

            La communauté de Brettnach vécut difficilement la guerre de Trente Ans. Il y eut d’abord un combat en 1635 entre les Français et les Autrichiens entre Tromborn, Brettnach et Téterchen. Mais cela n’était qu’un épisode puisque on sait qu’en 1642, il restait 2 journaliers à Brettnach en octobre et un seul en décembre.

            La population de Brettnach était de 14 foyers en 1557 soit environ 90 habitants, en 1708 le curé déclarait 147 âmes dont 11 laboureurs. Après la révolution les recensements révèlent un maximum de 545 habitants en 1851 et un minimum de 353 en 1975.

            Dans les activités de Brettnach, à part l’agriculture, on peut noter  l’extraction du fer  dés 1756 et jusqu’en 1876 ; il y avait aussi des mines de plâtre. Citons aussi des activités textiles liées à la culture du chanvre et du lin mais, si en 1900 il restait 14 métiers à tisser, la plupart étaient en chômage. Une spécialité de Brettnach était les rouliers. Les attelages à chevaux partaient vers la Sarre, conduisaient le charbon vers Nancy et Metz et poussaient parfois les livraisons jusqu’à Strasbourg.

            Avant d’en terminer, rappelons pour l’histoire que la commune de Brettnach  fusionna avec celle de Bouzonville de 1974 à 1982.

UNE EPIDEMIE 

            L’annuaire de la Moselle pour l’an XII (1803-1804) nous rappelle qu’à l’époque la population comptait 348 habitants pour 78 maisons. Les épidémies étaient prises en charge par la République et cette année là, le citoyen Marchand fils fut envoyé à Brettnach pour une épidémie de fièvre catarrhale nerveuse et vermineuse qui avait déjà faire mourir 25 personnes. Suite à cette intervention du corps de santé, seuls 4 des 60 malades moururent.   

               
La Société d’Histoire et d’Archéologie des Pays de la Nied (S.H.A.N.)  a réalisé un fascicule de 93 pages sur l’histoire de Brettnach (Prix de cession 18 € + 6€ de frais d’envoi) . 

Commande avec chèque libellé à l’ordre de la SHAN : Hôtel Communautaire 29A rue de Sarrelouis 57220-BOULAY 

( 3 juin, 2020 )

Histoire de GUINKIRCHEN

Calvaire Burtin

 Calvaire Burtin déplacé et entièrement rénové par la municipalité en 2011

Résumé de l’Histoire de GUINKIRCHEN  et FLASGARTEN         

                       

Le village de Guinkirchen a été une possession partagée entre les bénédictins de Longeville lès Saint Avold et la châtellenie de Boulay ce qui se retrouve dans les armoiries communales composées d’une église avec un alérion lorrain et deux glands pour St Martin de Glandières. Le nom de Guinkirchen apparaît en 1148 sous la forme de Genkiriche ou Gankirche. Hiegel H. y voit un nom germanique qui pourrait être Ganna avec le suffixe kirche mais pour d’autres l’origine serait romaine dérivant du quinque cursus, cinquième étape d’une route Milan-Trèves entre Wiebelskirchen  (Varize) et Menskirch.

Pour étayer l’ancienneté de la création de la localité, on citera les trouvailles d’un autel romain et de pièces de monnaies de cette époque trouvées en 1888 mais introuvables depuis. Progressivement, à partir de 1199, les bénédictins de Longeville s’implantèrent à Guinkirchen puis au XIVe siècle,  les seigneurs de Boulay augmentèrent leur emprise sur le ban. Guinkirchen par la suite passa souvent entre diverses mains  lors d’engagement pour garantir des dettes ou des emprunts. Elle devint lorraine lors du rachat de Boulay. Le pied terrier de Boulay rappelle que le duc de Lorraine était le seigneur foncier pour les deux tiers et possédait en propre deux gagnages et deux breuils. Au XVIIe siècle, Guinkirchen redevint une garantie lors des difficultés financières du duc de Lorraine, puis de sa sœur Henriette qui finit par vendre avec possibilité de rachat les villages de Guinkirchen, Helstroff et Macker aux Schwarzenberg, seigneurs de Varize. La propriété de Guinkirchen resta alors liée à la seigneurie de Varize jusqu’à la Révolution.

La paroisse était déjà citée en 1199, dépendant pour le patronage du chapitre de Dieulouard et suite à un échange, elle passa au temporel de l’abbaye St Martin de Glandières. L’église était dédiée à St Maurice et la paroisse se composait de Mégange, Rurange, Flasgarten, Roupeldange et Bengen. L’abbé de St Martin percevait l’ensemble des dîmes mais en reversait un tiers au curé. Roupeldange obtiendra son autonomie au XVIIIe siècle après une longue procédure. Parmi les curés notons Jean Louis Dannecker qui exerça une grande influence sur le village à la veille de la Révolution puisqu’il réunissait au presbytère l’assemblée communale et qu’on lui en attribua même la présidence ; il était pour la révolution sociale mais refusa de prononcer le serment « diabolique » de fidélité à la Constitution. En 1792, des habitants des environs vinrent le chasser alors qu’il terminait sa messe, proposant même de le pendre ; effrayé, il émigra aussitôt.

Guinkirchen a probablement eu une église gothique dont il reste une porte murée à la base de la tour vers l’église. L’église actuelle a été construite en 1779. Le clocher daterait du XIe siècle et il a été rehaussé  en 1847. L’église bénéficia d’un premier orgue Sauvage au milieu du XIXe et un nouvel orgue Dalstein-Haerpfer fut installé en 1906. Le village de Guinkirchen a la particularité d’être orné de nombreux calvaires dont deux, en plus de celui de Flasgarten, sont monumentaux et constitués de plusieurs statues.

La commune de Guinkirchen comptait en 1585 environ 200 personnes mais au début du XVIIIe siècle, ce chiffre n’avait pas été rattrapé après les troubles de la guerre de Trente Ans. Par la suite la population qui était de 281 habitants en 1802 grimpa jusqu’à 453 en 1875 pour retomber à 139 en 1999. Une première école a été localisée sur le chemin de Flasgarten, en face de l’église, puis une autre école fut installée au centre du village avant d’être remplacée par la mairie école moderne sur la route de Mégange.

Le moulin de Flasgarten qui n’est actuellement plus qu’une ruine a eu son importance jadis parce qu’il se trouvait sur un pont qui reliait Metz au pays de Nied.  Son nom pourrait venir de l’assemblage des noms germaniques Flasch (le lin) et Garten (le jardin) bien que la culture du lin dans le secteur ne soit pas confirmée. Il y avait alentour un village plus ancien que Guinkirchen dont la disparition remonte à la guerre de Trente Ans. La seigneurie dépendait de Boulay mais son importance résidait aussi dans son statut de « marche d’estaux » qui permettait, alors que l’ONU n’était pas encore inventée, aux seigneurs voisins de se rencontrer en terrain neutre pour d’éventuelles négociations. On cite le village de Flasgarten dans le terrier de Boulay en 1580 et le moulin existait déjà en 1229 et en 1580 les habitants de Guinkirchen devaient y porter leurs grains à moudre. Actuellement le moulin de Flasgarten mérite encore un détour en raison de son magnifique calvaire, érigé par la veuve d’un meunier en 1757.


La Société d’Histoire et d’Archéologie des Pays de
la Nied  Hôtel Communautaire 29A rue de Sarrelouis 57220-BOULAY a édité un fascicule de 68 pages A4 sur l’histoire de Guinkirchen et Flasgarten. Prix de cession 18 € (+frais de port 5,40 €) . Chèque libellé au nom de la SHAN 

( 1 juin, 2020 )

HISTOIRE DE REMELFANG

Mairie ecole 2011Mairie ecole 2011

RESUME DE L’HISTOIRE DE REMELFANG

Le blason de la commune résume en partie l’histoire du village : la croix ancrée rappelant la châtellenie de Boulay et les trois pièces d’or, St Nicolas, patron de la paroisse. C’est en 1235 que Rémelfang apparaît dans les documents écrits mais son origine est plus ancienne puisque le ban fit partie des premières dotations de l’abbaye de Mettlach avec Valmunster et les environs ; ce sont probablement les serfs de cette abbaye qui établirent les premières fermes à cet endroit.

La haute justice avait été laissée par le duc de Lorraine au comte de Nassau-Saarbruck ; ils se firent évincer suite à un long contentieux pendant la guerre de Trente Ans et avec la complicité sans doute coupable du duc Charles IV par la famille de Paviot qui s’implanta donc ici ainsi qu’à Holling. Rémelfang était le siège d’une prévôté ducale et de la seigneurie des Paviot sur Holling et Rémelfang. Les seigneurs hauts justiciers choisirent alors la chapelle du lieu pour s’y faire inhumer. A ce titre, il y avait aussi sur la colline de la Vierge, le gibet seigneurial. Comme à Holling, les seigneurs de Freistroff y avaient des biens. Les derniers seigneurs de Rémelfang furent les comtes de Lignèville puis de Landreville à la suite de divers mariages et héritages.

Rémelfang faisait partie depuis la fondation du village de la paroisse de Valmunster. Elle entreprit de s’émanciper de cette tutelle en s’associant à sa voisine de Holling qui avait les mêmes objectifs. Le contentieux fut très long car l’abbé de Mettlach refusait de lâcher cette source de revenus. On alla jusqu’à porter l’affaire à Rome. Au XVIIIe, les deux villages obtinrent un vicaire résident et en 1802, lors du Concordat, elles devinrent paroisses avec église mère à Holling. Rémelfang ne devint paroisse indépendante qu’en 1857. Il y avait depuis longtemps une chapelle puisqu’on y enterrait les seigneurs de Paviot mais elle fut reconstruite en 1768 puis à nouveau en 1865. La paroisse bénéficiait également d’un presbytère qui accueillait le curé de Holling. Il dut être reconstruit en 1859.

La commune avait été initialement rattachée au canton de Boulay comme Holling ; pour des raisons d’éloignement, elle obtint en 1834 d’être versée dans celui de Bouzonville. La mairie-école date de 1899. Village essentiellement agricole, Rémelfang a aussi profité de ses carrières de gypse dont les galeries servirent de refuge aux habitants lors des bombardements de la Libération. La population était d’environ 100 personnes en 1585 puis de 120 en 1707 après la guerre de Trente Ans ; les recensements montrent qu’il y avait en 1735, 128 communiants et 54 non communiants. L’enregistrement des juifs après la Révolution montre qu’il y avait dix juifs à Rémelfang en 1808. Par la suite la population a varié de 252 habitants en 1817 à 151 en 2010.

Enfin après la Seconde guerre mondiale, une grande statue de Notre Dame de la Réconciliation fut érigée et est encore chaque année l’occasion d’un pèlerinage franco-allemand.

La Société d’Histoire et d’Archéologie des Pays de la Nied Hôtel Communautaire 29A rue de Sarrelouis 57220-BOULAY met à la disposition des amateurs cette plaquette de 50 pages A4 au prix de 15€ (plus 5€ frais d’envoi) par chèque à l’ordre de la SHAN.

( 9 mai, 2020 )

La seigneurie de Bérus par Jean Michel BENOIT

LA SEIGNEURIE DE BERUS

Probablement au début du XIIIème siècle, les ducs de Lorraine ont fait construire un château à Berus dont la mission est d’assurer la protection de leurs biens dans le « Niedgau ». Les seigneurs du lieu doivent sécuriser la route menant de Boulay à Wallerfangen et sont peut-être chargés de la sous-vouerie de l’abbaye de Bouzonville. Berus est évoqué pour la première fois en 1248, lorsque le duc Mathieu II donne la ville à son épouse Catherine de Limbourg, en échange de biens qu’elle possède à Sarreguemines. Au départ, quelques chevaliers portant le nom de Berus ont tenu ce fief ; ils blasonnaient « d’azur, trois lions d’argent couronnés, armés et lampassés d’or ». La ville de Berus a d’ailleurs repris en 1964 ses lions dans son blason en y ajoutant une muraille crénelée qui rappelle la forteresse moyenâgeuse.

Dès 1364, le duc de Lorraine a laissé le château et la ville de Berus à Burkhard, seigneur de Fénétrange et à sa femme Blantzflor de Valkenstein. Durant une courte période, de 1443 à 1664, Berus est un fief de Nassau Sarrebruck. Lorsque le fief n’est pas attribué, le duc nomme sur place un officier, un bailli, un prévôt ; Jean de Brandscheid dit Geburger, seigneur de Château-Rouge, Jacques d’Haraucourt, époux d’Oranne de Dalem, Jean de Schwartzenberg, sont quelques officiers du duc à Berus.

À partir de 1544, le fief passe à la puissante famille d’Isembourg : par échange avec le duc de Lorraine elle reçoit Berus contre Châtel-sur-Moselle, Bainville et Velacourt. Sous l’administration d’Anna d’Isembourg (1544-1581), la seigneurie connaît son apogée. Elle fait construire à Berus un nouveau château et restaure la porte Scharfeneck sur laquelle on peut voir aujourd’hui encore ses armes et les portraits de ses deux époux.

On connaît bien les droits de la dame de Berus grâce aux 12 records de justice qu’elle a fait établir en 1572. À cette époque la seigneurie se compose de 30 villages (22 sont en Moselle et 8 en Sarre) soit 423 feux, 17 paroisses, 4 censes : Valmunster (Abbaye de Mettlach), Odenhoven (Chartreuse de Rettel), Sermelingen (Couvent de Fraulautern) et Düren (Abbaye de Longeville). La dame de Berus a aussi des droits dans les forêts ou Houve de Forweiler, dans deux bois entre Felsberg et Limberg près de Vaudrevange et surtout dans la Houve de Merten. Elle peut y prendre son bois, bénéficie de la glandé et vaine pâture, des confiscations et amandes, des dîmes sur les défrichements et peut y chasser.

En tant que seigneur haut justicier, elle a le droit de connaître toutes les causes entre les sujets, de juger les crimes, de faire la police, d’avoir des prisons et des geôliers, des fourches patibulaires, piloris et échelles. A ces prérogatives, s’ajoutent des droits honorifiques, comme celui d’être salué du chapeau, de faire crier la fête patronale, de permettre les jeux et les danses, d’avoir son banc à part dans l’église. Lorsqu’un criminel est condamné à mort ou autrement, il faut installer la justice c’est-à-dire le gibet ou la roue. Elle est plantée au long du grand chemin auprès de Hettring là ou tous les criminels condamnés de la vie à la mort seront instifiés et exécutés. Comme ils sont les plus proches du lieu de l’exécution, les habitants des villages de Bibling et Merten sont obligés de faire les échelles, aussi charroyer les échelles et les roues à leurs frais auprès ladite justice ou gibet, les ôter et garder. Le seigneur haut justicier perçoit aussi les amandes et confiscations, il bénéficie de diverses corvées : réparations au château, murailles et portes de la ville, comme aux moulins de Bisten et Berviller. Les habitants lui doivent guet et garde au château, des corvées de bois, de fauchage dans ses champs. Les habitants possédant des biens de servitude à Bedersdorf sont obligés de porter des lettres jusque vers Sierck et Siersberg. Ceux de Bibling et Merten vont jusqu’à Boulay et Sarrebruck. Si le seigneur de Berus veut aller à la guerre, les villages de Bouzonville et Vaudreching, Brettnach, la cense de Valmunster et la cense d’Odenhoven sont tenus de fournir en tout quatre chariots de camps avec les valets et autres choses nécessaires.
Plusieurs foires se tiennent dans la seigneurie ; à Bouzonville on tient annuellement deux foires savoir le 3 mai, jour de l’Invention de la sainte Croix et le 14 septembre, jour de l’Exaltation de la sainte Croix ; à Vaudreching elle a lieu le 1er octobre, fête de saint Rémy, et à Valmunster le 24 juin, fête de saint Jean Baptiste. Ces quatre foires seront gardées et maintenues par les seigneurs de Berus, qui peuvent y recevoir et lever tous les droits civils et criminels avec confiscations et amendes.

Les habitants qui résident dans la seigneurie sont soumis à divers impôts : le gros cens ou Schafft, le Sestergeld ou droit de bichet, le Weggeld ou droit de passage, le Grebergeld ou droit de bêcher son jardin. Les abbayes, des villages et même des particuliers paient aussi le droit de sauvegarde, droit qui consiste à payer une redevance souvent en avoine, au duc ou au seigneur, à charge pour ce dernier de porter secours au payeur.

À la mort d’Anna d’Isembourg, la seigneurie revient à ses deux filles, Elisabeth et Erika où à leurs héritières. La part d’Elisabeth va passer à la famille de Hohenzollern et celle d’Erika à la famille de Metternich. Mais la gestion de la seigneurie par ces deux familles s’avère difficile ; elles disent que cette communauté ne porte pas seulement de grands dommages et préjudices aux seigneurs mais aussi aux sujets et gens en dépendant. Aussi dès le 14 octobre 1611 intervient un partage de la seigneurie.

La seigneurie souffre du manque de revenus durant la guerre de Trente Ans. Par suite d’endettement de certains héritiers, chaque moitié de la terre de Berus est mise en vente. Une moitié vient au comte d’Aspremont-Linden et à sa nièce, l’autre moitié est acquise par le comte de Soetern. De nouvelles ventes de parts dans la seigneurie vont faire réagir le duc de Lorraine. Il en profite pour exercer son droit de retrait féodal et réunit en 1700 les deux parties à son domaine. La Lorraine voulait renforcer sa position dans le secteur où la France est désormais très présente avec la création de Sarrelouis en 1680. L’histoire de la seigneurie de Berus se confond désormais avec celle de la Lorraine et se dilue lentement mais sûrement dans l’Histoire.

À l’occasion de cette conférence, la Société d’Histoire et d’Archéologie des Pays de la Nied (SHAN) mettra en vente un fascicule de 250 pages sur les recherches de M. JM. Benoit au prix de 30 euros + 6€ pour frais de port payable par chèque à l’ordre de la SHAN Hôtel Communautaire 29A rue de Sarrelouis 567220-BOULAY.

( 24 avril, 2020 )

Histoire de Roupeldange (Résumé)

ROUPELDANGE Calvaire 1814 en 1991 (2)
Les armoiries communales de Roupeldange résument en partie l’histoire du village: « Parti fascé d’or et d’azur à huit pièces (armes du paraige messin de porte de Moselle) et d’or à la demie croix ancrée de gueules (armes de la seigneurie de Boulay).Ces deux seigneuries se partageaient la justice à Roupeldange dont un tiers pour Boulay. Ce partage se transmit ensuite au roi de France et au duc de Lorraine. Cette particularité permettait au pont sur la Nied d’être une marche d’estaux c’est à dire un terrain neutre pour les négociations entre seigneurs.
Le nom de Roupeldange pourrait venir du nom d’un homme germanique appelé Rupold avec le suffixe -ing ou -ange.
Historiquement Roupeldange faisait partie de la paroisse de Guinkirchen et une longue contestation basée sur la difficulté de liaison entre les deux villes lors des inondations permit à Roupeldange d’obtenir un vicaire résident puis en 1751, l’érection d’une paroisse. Pour terminer ces tractations, Roupeldange qui ne possédait qu’une petite chapelle, dut construire une véritable église mais les bénédictins de Longeville lès St Avold refusèrent de financer ce projet et devant les obligations légales préférèrent abandonner leurs droits que de payer. Ce fut donc le conseil de fabrique qui se chargea de la construction avec les dîmes des bénédictins en 1768.
Après la Révolution, Roupeldange devint succursale paroissiale avec Eblange comme annexe.
Autre conséquence de la création de la paroisse, le développement de l’école. On sait qu’il y eut parfois un maître d’école avant la révolution et l’ermite se chargeait aussi de l’éducation des enfants mais après la révolution, on créa une véritable école et dès l’an II, la commune louait un local pour l’instituteur.
La vie du village était orientée vers l’agriculture et l’élevage mais on relève une activité particulière avec « les blancheries » qui consistaient à réserver certains prés le long de la Nied pour étendre les toiles neuves afin de les blanchir au soleil.
Il faut aussi rappeler une autre particularité de l’histoire de Roupeldange: le cahier de M. BASSOMPIERRE, cultivateur de Roupeldange, qui témoigne de la vie quotidienne locale, et qui nous raconte comment on apprit au village la mort du roi Louis XVI en 1793, ou l’arrivée des Cosaques en 1815.

La Société d’Histoire et d’Archéologie des Pays de la Nied (SHAN) Hôtel Communautaire 29A rue de Sarrelouis 57220-BOULAY dispose d’un fascicule A4 de 78 pages sur l’histoire de Roupeldange. Pour l’acquérir, adressez un chèque à l’ordre de la SHAN de 18€ + 6€ de frais d’envoi.

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