HISTOIRE DE HOLLING
Vierge à l’enfant en bois du XVIIIe
HOLLING
Sous l’Ancien Régime et un peu plus tard
On pense que les peuplades antiques colonisèrent en priorité les hauteurs et que Holling dans la vallée ne fut occupée qu’à la période franque.
L’histoire de Holling a été un long combat pour devenir autonome. La première mention écrite du village date de 1196 sous la forme Hulingen. Holling faisait partie du duché de Lorraine et le duc avait délégué la haute justice aux seigneurs de Freistroff et Château-Rouge, à la dame de Bérus et aux comtes de Nassau-Sarrebruck. La seigneurie foncière était très divisée : il y avait le ban St Pierre dépendant de l’abbaye de Mettlach qui exerçait ses droits à travers Valmunster, le ban Notre Dame sous la juridiction de l’abbaye de Freistroff, le ban de Ste Croix lié à l’abbaye de Bouzonville qui avait choisi un voué pour défendre ses biens en la personne du seigneur de Dalem qui de ce fait avait aussi une partie du territoire. A cela s’ajoutaient des propriétaires indépendants comme l’abbaye de Mouzon qui avait été dotée en 971 d’une partie de Brettnach qui débordait un peu sur Holling. Ces droits étaient exercés par le prieuré de Rozérieulles et furent transmis ensuite au séminaire Ste Anne de Metz. La communauté de Holling avait aussi une partie du territoire.
Si on se rappelle qu’à cette époque, le maire ne représentait pas les habitants mais son seigneur et qu’il y avait à Holling au moins quatre maires défendant des intérêts divergents on se rend compte de la complexité de la vie communale.
Dans ce contexte difficile, la haute justice de l’abbaye de Mettlach était inféodée aux comtes de Nassau-Sarrebruck par les ducs de Lorraine. Le comte Jean IV avait trois fils dont un bâtard. Avant sa mort, il attribua à ses deux fils respectivement la seigneurie de Holling et celle de Bénestroff et légitima le troisième qui poursuivait des études à Pont à Mousson. Lorsque ses deux frères moururent, il réclama en particulier Holling. Après une longue épopée juridique, Jacques Paviot, gendre du bâtard de Nassau, soutenu par le duc de Lorraine, obtint la haute justice sur Holling et Rémelfang. Il fit construire à Holling une maison seigneuriale qui existe encore.
Les derniers seigneurs de Holling furent les comtes de Ligniville puis de Landreville.
Après avoir obtenu une autonomie civile grâce aux prétentions du fils naturel de Nassau, Holling voulut devenir indépendant sur le plan religieux. En effet, Holling faisait partie de la paroisse de Valmunster avec Eblange, Rémelfang et Velving. Cette libération passa par plusieurs étapes, Holling commença par se voir accorder un vicaire pour desservir Holling et Rémelfang, par la suite ce vicaire devint résident et enfin Holling devint paroisse indépendante mais seulement après la Révolution.
Avant de pouvoir être paroisse, les habitants durent construire une église en 1762 pour 2810 livres.
La situation géographique de Holling dans une plaine inondable le rendait dépendant du chemin qui est devenu la départementale et qui permettait seul aux habitants d’être reliés à l’extérieur. Elle fut l’objet de leurs préoccupations et en 1832, Bouvier du Molart écrivait que les notabilités du département se désintéressaient du secteur parce qu’il n’était pas représenté au Conseil Général bien qu’il soit un des plus productifs.
L’étude de la toponymie des lieux dits montre une solide tradition francique puisqu’aucun nom n’est de consonance française ; la population post-révolutionnaire oscilla entre 480 habitants pour 1836 et 210 en 1954. La remontée est actuellement amorcée. L’érudition généalogique de M. Alfred Louis a permis une étude approfondie des patronymes, des métiers, des surnoms depuis le XVIe siècle.
Les idées de la Révolution furent accueillies avec intérêt à Holling jusqu’à ce qu’elle s’attaque à son vicaire qu’elle avait eu tant de mal à obtenir. La mort du roi fut mal ressentie et lorsque la levée en masse lui demanda d’envoyer quatre volontaires, personne ne se présenta ; il fallut tirer au sort. Par la suite, les réquisitions en argent, en vivres et en transports rencontrèrent une mauvaise volonté manifeste.
Le Second Empire fut une période de prospérité, la première guerre mondiale se passa assez loin mais lui permit de regagner le giron de la France tout en gardant la mentalité méfiante envers l’avenir d’une localité proche de la frontière.