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( 30 septembre, 2020 )

HISTOIRE DE CONDE-NORTHEN, PONTIGNY & LOUTREMANGE

HISTOIRE DE CONDE-NORTHEN, PONTIGNY et LOUTREMANGE (Résumé)

            Si les communautés de Condé et de Northen ont eu partie liée au cours de l’histoire depuis des temps immémoriaux, Pontigny ne faisait que paroisse commune avec Condé et Loutremange a été communauté indépendante jusqu’à son association en 1979 avec la commune de Condé-Northen.

            Le site a été occupé depuis des temps très anciens puisqu’on y a retrouvé un bracelet à tampons du IIIe siècle avant J.C. et que le pont sur la Nied donnait passage à un importante voie romaine. On sait aussi que, entre Loutremange et Helstroff, il y avait une grande villa gallo-romaine.

            Condé doit sans doute son nom au confluent des deux Nied (du latin condate). On sait que dés le Xe siècle, Condé était lorraine mais l’influence messine devint importante dés le XVe siècle. Cela entraîna parfois des quiprHISTOIRE DE CONDE-NORTHEN, PONTIGNY & LOUTREMANGE dans Monographies communales clip_image002oquos étonnants, les soldats lorrains pillant Condé comme partie du pays messin. On sait qu’en 787, l’abbaye de St Avold confia la protection de sa propriété à Condé au comte Folmar de Metz.  L’abbaye de St Martin devant Metz détenait le patronage dés le XIIe et au XIIIe siècle, les seigneurs de Volmerange lui cédèrent leurs possessions à Condé et à Northen. En 1588, l’abbaye de St Martin périclita et ses biens furent dévolus à la Primatiale de Nancy. Peu après survint la catastrophe de la guerre de Trente Ans qui détruisit totalement le village qui entourait le cimetière dans lequel s’élevait l’église.

            La paroisse placée sous l’invocation de St Germain a été signalée dés 787 et l’église mère qui s’y trouvait desservait Condé, Northen, Pontigny et Volmerange qui devint autonome en 1750. La première église fut sans doute une construction des Templiers c’est-à-dire au XIIe ou XIIIe siècle. Bien que le village ait été détruit à la guerre de Trente Ans l’église fut probablement réparée mais son état et ses dimensions entraînèrent son interdit  au XVIIIe. Ce ne fut qu’au milieu du XIXe siècle que l’église actuelle fut construite retrouvant une place au milieu du village. Il subsiste des éléments de l’ancienne église comme l’armoire eucharistique, les fonts baptismaux et quelques pierres sculptées.

            La commune disposait d’un presbytère qui est actuellement la mairie alors qu’un nouveau presbytère fut acheté en 1959.

            Le moulin de Northen  appartenait à la Primatiale de Nancy et était banal pour Condé et Northen. Son installation avait la particularité de pouvoir continuer à travailler même pendant les périodes d’inondation contrairement aux autres moulins de la région. Il fonctionna jusqu’en 1922. Il y avait aussi à Condé une tannerie, une distillerie et une carrière de pierre. Le vignoble de Condé était important : 16 hectares en 1607 et en 1820 et 20 en 1844. La gare de Condé fut opérationnelle de 1876 à 1969.

            PONTIGNY vient de Pont à Nied, passage de la voie romaine sur la rivière. Le village fit d’abord partie de Raville qui le céda à l’abbaye de St Martin de Glandières. Elle vendit Pontigny au XIIIe siècle au sire de Neufchastel. Pourtant la famille Niedbruck existait depuis le XIe siècle et elle fut anoblie par Charles Quint. En 1583, la seigneurie passa à la famille de Custine qui la conserva jusqu’à la Révolution. Une maison forte s’élevait au Nord du pont pour le défendre et pour percevoir les péages. Pontigny faisait partie de la paroisse de Condé mais avait une chapelle castrale dédiée à St Sébastien entourée d’un cimetière. On trouve trace à Pontigny d’une tuilerie et d’une huilerie.

            LOUTREMANGE était un fief lorrain qui fut d’abord propriété de l’abbaye Ste Glossinde de Metz puis de celle de St Vincent au Xe siècle. Par la suite, le sort de Loutremange fut lié à celui de Varize le fief comprenant Varize, Loutremange et Les Etangs mais St Vincent y avait toujours ses possessions.

La chapelle de Loutremange est dédiée à St Nicolas ; elle se trouvait précédemment au milieu du village le long du ruisseau. Elle fut reconstruite à sa place actuelle en 1764. Les recensements nous montrent qu’en 1836, il y avait 187 habitants à Loutremange pour seulement 36 en 1982. La commune de Loutremange décida la fusion association avec la commune de Condé qui fut effective le 1 juin 1979.

 

L’arbre de la liberté de Northen

            Lors de la Révolution de 1848, Northen décida de planter un arbre de la liberté contre l’avis de Condé. Une fois planté, les habitants voulurent qu’il soit béni mais le curé avait refusé de participer à cette manifestation. Une procession se mit en route depuis Northen avec l’agent de police et son tambour, un musicien et 3 jeunes hommes armés de haches. Arrivés devant la cure, l’agent de police battit du tambour et pénétra dans la cure où il trouva un curé tout disposé à venir bénir l’arbre de la liberté. La procession repartit donc avec le curé au son du violon et le curé s’exécuta ouvrant des festivités arrosées qui se terminèrent tard dans la nuit.

 

 

Condé-Northen-Rue-Principale-Actuelle-Grange-de-Condé-Coll.H.Schoun dans Monographies communales

    
La Grange de Condé autrefois
           
La  Société d’Histoire et d’Archéologie des Pays de la Nied (SHAN Hôtel Communautaire 29A rue de Sarrelouis 57220-BOULAY) tient à la disposition des amateurs une monographie de 110 pages réalisant une synthèse des recherches de M. Henri SCHOUN sur Condé-Northen, Pontigny et Loutremange. Prix de cession 20 €  (plus frais d’envoi 6€) à régler par chèque à l’ordre de la SHAN

( 10 septembre, 2020 )

HISTOIRE DE ZIMMING (57)

Zimming se trouve en bordure de la voie romaine menant de Metz au Hérapel (Forbach) et son existence remonte à très longtemps. Il y eut d’abord le village de Betting autour de la chapelle de St Gengoulph. Le village fut détruit par la guerre de Trente Ans et il ne resta que la chapelle qui fut gardée par des ermites et fut le but de pèlerinage pour la fontaine miraculeuse qui soignait les affections oculaires. On reconstruisit un nouveau village sur l’emplacement actuel de Zimming mais toujours au fond de la vallée qui protégeait des vents fréquents sur le plateau. Les seigneurs de Zimming étaient les religieux de St Martin de Glandières mais l’abbaye St Nabor y avait aussi quelques droits liés à la paroisse de Boucheporn qui était l’église mère. Le village stagnait dans son isolement jusqu’à ce que la ligne Maginot vienne le tirer de son sommeil en le plaçant au coeur du dispositif fortifié: un camp de sûreté et le petit ouvrage de Kerfent entouré par de multiples constructions bétonnées pour relier les ouvrages voisins du Mottenberg et du Bambesch.
Le Kerfent résista vaillamment aux attaques allemandes jusqu’à l’ordre de reddition qui se fit avec les honneurs militaires. La caserne après la guerre servit un temps aux ouvriers des HBL et les cités cadres permirent au village une extension démographique inédite.

La Société d’Histoire et d’Archéologie des Pays de la Nied (SHAN) Hôtel communautaire 29A rue de Sarrelouis 57220 BOULAY a réalisé dans le cadre des monographies communales un fascicule de 51 pages A4 avec des illustrations qui peut être acquis contre un chèque de 15€ plus 5€ pour frais d’envoi libellé à l’ordre de la SHAN.

( 8 septembre, 2020 )

HISTOIRE de DENTING (57)

DENTING

Histoire d’un village rebelle

 

            Le village de Denting a la particularité d’avoir l’histoire d’une enclave dans le duché de Lorraine dépendant du comté de Créhange et donc de l’empereur romain germanique. Le cas était identique pour Momerstroff et la partie Sud de Niedervisse.

            A l’origine, la localité se situe autour de l’église de Welling qui fut sans doute une des premières paroisses du secteur, peut-être même antérieure à Varize et à Boulay. Progressivement les habitations s’installèrent dans la vallée du Kaltbach et l’église resta seule sur le plateau avec quelques maisons, si bien que lorsqu’il fallut rétablir l’église paroissiale qui avait beaucoup souffert du temps et des guerres, les habitants réclamèrent que leur chapelle soit érigée en église mère ce qui fut fait en 1717.

Les seigneurs de Denting avaient été tout d’abord de la famille de Fénétrange ; les droits passérent ensuite entre les mains de Jean de Varsberg qui, étant mort sans héritier en 1284, transmit ses biens à ses neveux dont l’ancêtre de la lignée de Créhange et celui des Dagstuhl qui gardèrent la seigneurie en partage jusqu’à la Révolution : deux tiers pour les Créhange et un tiers pour les Dagsthuhl. Par la suite, les mariages apportèrent les biens du comté de Créhange à la famille du comte de Wied-Runkel tandis que la part de Denting des Dagstuhl passait à la famille Sotern. La commission d’héraldique moderne a choisi de faire figurer dans le blason de la commune de Denting une partie Créhange et une partie Sotern.

Au XVIIIe siècle, l’ensemble des villages du comté de Créhange refusa de participer au tirage au sort pour la conscription avant que le comte ne justifie les ordres et les impôts réclamés. Le village de Denting fut particulièrement en pointe de la contestation et le conflit dura jusqu’à la Révolution avec occupation armée des villages rebelles sans obtenir qu’ils se rendent mais ils avaient la possibilité de mettre leurs personnes et leurs biens à l’abri en passant en Lorraine. Le comte essaya vainement de vendre son comté à la France pour sortir de sa situation enclavée territorialement. Il fallut attendre la Révolution pour que Denting devienne français. Denting prônait alors l’amitié avec les Français tout en réclamant la conservation de ses particularismes. Il n’y eut jamais de réponse à ses requêtes et la commune fut noyée dans la république. Pourtant les habitants défendirent âprement leurs droits de pratiquer la religion catholique d’abord en jouant sur l’extraterritorialité puis après l’annexion en résistant ouvertement aux lois antireligieuses protégeant un prêtre originaire du village, l’abbé Laglasse, en allant jusqu’au coup de feu lorsque cela était nécessaire.

L’église actuelle a été reconstruite en 1791 et avait été financée par les décimateurs le comte de Créhange et l’abbesse de Fraulautern qui s’étaient faits beaucoup prier pour en arriver là. La reconstruction fut totale mais  on conserva le clocher cylindrique de l’ancienne église jusqu’en 1890.

La commune de Denting abritait une communauté juive  d’environ 50 personnes. Ils avaient un cimetière à la sortie vers Coume mais la synagogue était celle de Niedervisse. Après la Révolution, les juifs quittèrent Denting pour la ville et le dernier partit en 1875 pour Boulay.

Un chapitre particulier de l’histoire de Denting est lié à la Seconde Guerre Mondiale. Le ban communal était traversé par l’assise de la ligne Maginot  qui se concrétisa sur le terrain par l’ouvrage  A 28, composé de 3 blocs de combat vers Ottonville. De l’autre coté du ban, vers Niedervisse, fut implanté, au Ban Saint Jean, un camp militaire. Après l’armistice, il abrita d’abord des prisonniers de guerre français puis en 1942, il fut transformé en camp de concentration pour les prisonniers soviétiques et en particulier ukrainiens. Les mauvais traitements et le manque de nourriture firent beaucoup de victimes mais leur nombre reste encore à préciser.

 La Société d’Histoire et d’Archéologie des Pays de la Nied (Hôtel Communautaire 29A rue de Sarrelouis 57220-BOULAY) dispose d’un fascicule de 75 pages sur l’histoire de Denting et de ses annexes au prix de 18€ (+6€ frais d’envoi) à régler par chèque à l’ordre de la SHAN


 

 

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