( 7 juin, 2020 )

HISTOIRE DE NARBEFONTAINE (57)

NARBEFONTAINE 

Commune entre la voie romaine et l’autoroute 

            L’histoire de Narbéfontaine est liée depuis toujours à l’ancienne voie romaine qui conduisait de Metz à Mayence et qui, encore aujourd’hui, délimite le ban communal au Nord. C’est encore à cause de cette voie que fut fondé un hôpital pour voyageurs probablement à proximité d’un poste de surveillance, le camp romain important étant installé à Boucheporn. On a trouvé sur le ban de Narbéfontaine beaucoup de poteries et de monnaies de cette période et les traces d’un cimetière mérovingien. La première mention écrite du village date de 1181 sous la forme de Maulbertfontaine.

            Les premiers seigneurs connus étaient les sires de Varsberg mais dés 1222, les chevaliers teutoniques de Metz (c’est leur hôpital qui donna son nom à la porte des Allemands de Metz) prirent possession de la commune et en 1285, on sait qu’ils y dirigeaient un hôpital. Le village sera rattaché à partir de 1553 à la commanderie de Beckingen en Sarre et le resta jusqu’à la Révolution. Sur un plan de 1754, figure encore cet hôpital qui se trouvait derrière l’église actuelle. Les chevaliers teutoniques étaient, de plus, propriétaires fonciers de 356 jours de terres (soit près de 80 hectares) sans compter les 150 jours tombés en déshérence suite à la guerre de Trente Ans et qui reviendront donc au seigneur.

            Jusqu’à la révolution, Narbéfontaine fut une annexe de la paroisse de Boucheporn mais à partir de 1770, le village bénéficia d’un vicaire résident qui était rétribué par le curé de Boucheporn. Après le Concordat de 1802, Narbéfontaine devint annexe de Momerstroff mais en 1844, elle devint indépendante avec comme annexe le village de Brouck. L’église est l’héritière de la chapelle des chevaliers teutoniques et après des solutions à l’économie, la commune dut l’agrandir et construire un clocher en 1839 qui fut remplacé en 1914. La petite chapelle de Notre Dame des Douleurs, qui se trouve sous le clocher, édifiée après la 1ère Guerre Mondiale sert de Monument aux Morts.

            La communauté de Narbéfontaine a toujours été une communauté manquant de moyens financiers car le ban était réduit, le nombre d’habitants également et les biens de la commune pratiquement inexistants alors que les chevaliers teutoniques étaient propriétaires d’une grande partie du ban. Après la Révolution, les recensements permettent de constater que la population a culminé en 1851 à 250 habitants puis est redescendue récemment vers le chiffre de 100.

            Si le ban de Narbéfontaine est délimité par l’ancienne voie romaine, il est carrément coupé par l’autoroute A4 qui isole la ferme de Sainte Suzanne. Deux autres exploitations agricoles importantes ont des particularités, la ferme de Thury qui était la ferme des chevaliers teutoniques et se trouvait près de l’église a été reconstruite après la Seconde Guerre sur le territoire de Niedervisse, c’est-à-dire de l’autre coté de l’ancienne voie romaine alors que le Gaec des Trois bans a la particularité d’être installé à la jonction des bans de Narbéfontaine, Niedervisse et Momerstroff.

Un curé peu compréhensif : Lorsque le curé Heitzmann Henri arriva à Narbéfontaine, il trouva en poste Veber Philippe, instituteur, chantre, sacristain. Il avait 59 ans, était malade et avait encore 5 de ses 9 enfants à sa charge. Le litige s’installa lorsque que le curé voulut imposer l’usage du catéchisme allemand alors que l’instituteur voulait appliquer l’arrêté du 29 mars 1865 demandant d’utiliser le catéchisme français. Lors de la Toussaint 1867, alors que de nombreux offices étaient au programme, le curé interdit à l’instituteur de se faire seconder par ses fils et lors des Vêpres et il n’assura même pas sa partie de chants, forçant l’instituteur à démissionner de son poste de chantre. Le curé l’attaqua ensuite dans sa fonction d’instituteur empêchant les familles d’envoyer leurs enfants à l’école et écrivant à l’inspection pour se plaindre du travail d’enseignement. Le pauvre instituteur mourût en janvier 1868 mais son remplaçant fut son fils précédemment en place à Brouck. L’antagonisme perdura donc et le maire ayant apporté son soutien à l’instituteur, le curé Heitzmann quitta Narbéfontaine l’année suivante. 

La Société d’Histoire et d’Archéologie des Pays de la Nied (SHAN) Hôtel Communautaire 29a rue de Sarrelouis 57220-BOULAY a établi une nouvelle édition 2020 du fascicule sur l’histoire de Narbéfontaine  de 56 pages A4. Prix de cession 15 € + frais d’envoi 5 €. Chèque libellé à l’ordre de la SHAN. 

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