Histoire de GUINKIRCHEN
Calvaire Burtin déplacé et entièrement rénové par la municipalité en 2011
Résumé de l’Histoire de GUINKIRCHEN et FLASGARTEN
Le village de Guinkirchen a été une possession partagée entre les bénédictins de Longeville lès Saint Avold et la châtellenie de Boulay ce qui se retrouve dans les armoiries communales composées d’une église avec un alérion lorrain et deux glands pour St Martin de Glandières. Le nom de Guinkirchen apparaît en 1148 sous la forme de Genkiriche ou Gankirche. Hiegel H. y voit un nom germanique qui pourrait être Ganna avec le suffixe kirche mais pour d’autres l’origine serait romaine dérivant du quinque cursus, cinquième étape d’une route Milan-Trèves entre Wiebelskirchen (Varize) et Menskirch.
Pour étayer l’ancienneté de la création de la localité, on citera les trouvailles d’un autel romain et de pièces de monnaies de cette époque trouvées en 1888 mais introuvables depuis. Progressivement, à partir de 1199, les bénédictins de Longeville s’implantèrent à Guinkirchen puis au XIVe siècle, les seigneurs de Boulay augmentèrent leur emprise sur le ban. Guinkirchen par la suite passa souvent entre diverses mains lors d’engagement pour garantir des dettes ou des emprunts. Elle devint lorraine lors du rachat de Boulay. Le pied terrier de Boulay rappelle que le duc de Lorraine était le seigneur foncier pour les deux tiers et possédait en propre deux gagnages et deux breuils. Au XVIIe siècle, Guinkirchen redevint une garantie lors des difficultés financières du duc de Lorraine, puis de sa sœur Henriette qui finit par vendre avec possibilité de rachat les villages de Guinkirchen, Helstroff et Macker aux Schwarzenberg, seigneurs de Varize. La propriété de Guinkirchen resta alors liée à la seigneurie de Varize jusqu’à la Révolution.
La paroisse était déjà citée en 1199, dépendant pour le patronage du chapitre de Dieulouard et suite à un échange, elle passa au temporel de l’abbaye St Martin de Glandières. L’église était dédiée à St Maurice et la paroisse se composait de Mégange, Rurange, Flasgarten, Roupeldange et Bengen. L’abbé de St Martin percevait l’ensemble des dîmes mais en reversait un tiers au curé. Roupeldange obtiendra son autonomie au XVIIIe siècle après une longue procédure. Parmi les curés notons Jean Louis Dannecker qui exerça une grande influence sur le village à la veille de la Révolution puisqu’il réunissait au presbytère l’assemblée communale et qu’on lui en attribua même la présidence ; il était pour la révolution sociale mais refusa de prononcer le serment « diabolique » de fidélité à la Constitution. En 1792, des habitants des environs vinrent le chasser alors qu’il terminait sa messe, proposant même de le pendre ; effrayé, il émigra aussitôt.
Guinkirchen a probablement eu une église gothique dont il reste une porte murée à la base de la tour vers l’église. L’église actuelle a été construite en 1779. Le clocher daterait du XIe siècle et il a été rehaussé en 1847. L’église bénéficia d’un premier orgue Sauvage au milieu du XIXe et un nouvel orgue Dalstein-Haerpfer fut installé en 1906. Le village de Guinkirchen a la particularité d’être orné de nombreux calvaires dont deux, en plus de celui de Flasgarten, sont monumentaux et constitués de plusieurs statues.
La commune de Guinkirchen comptait en 1585 environ 200 personnes mais au début du XVIIIe siècle, ce chiffre n’avait pas été rattrapé après les troubles de la guerre de Trente Ans. Par la suite la population qui était de 281 habitants en 1802 grimpa jusqu’à 453 en 1875 pour retomber à 139 en 1999. Une première école a été localisée sur le chemin de Flasgarten, en face de l’église, puis une autre école fut installée au centre du village avant d’être remplacée par la mairie école moderne sur la route de Mégange.
Le moulin de Flasgarten qui n’est actuellement plus qu’une ruine a eu son importance jadis parce qu’il se trouvait sur un pont qui reliait Metz au pays de Nied. Son nom pourrait venir de l’assemblage des noms germaniques Flasch (le lin) et Garten (le jardin) bien que la culture du lin dans le secteur ne soit pas confirmée. Il y avait alentour un village plus ancien que Guinkirchen dont la disparition remonte à la guerre de Trente Ans. La seigneurie dépendait de Boulay mais son importance résidait aussi dans son statut de « marche d’estaux » qui permettait, alors que l’ONU n’était pas encore inventée, aux seigneurs voisins de se rencontrer en terrain neutre pour d’éventuelles négociations. On cite le village de Flasgarten dans le terrier de Boulay en 1580 et le moulin existait déjà en 1229 et en 1580 les habitants de Guinkirchen devaient y porter leurs grains à moudre. Actuellement le moulin de Flasgarten mérite encore un détour en raison de son magnifique calvaire, érigé par la veuve d’un meunier en 1757.
La Société d’Histoire et d’Archéologie des Pays de la Nied Hôtel Communautaire 29A rue de Sarrelouis 57220-BOULAY a édité un fascicule de 68 pages A4 sur l’histoire de Guinkirchen et Flasgarten. Prix de cession 18 € (+frais de port 5,40 €) . Chèque libellé au nom de la SHAN
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