HISTOIRE DE HINCKANGE-BRECKLANGE (57)
Résumé de l’histoire de HINCKANGE – BRECKLANGE
Cette commune comprend trois entités avec le château de Pétrange et la Nied et sa prairie humide a toujours séparée Brecklange de Hinckange.
Hinkingamvillam, premier nom connu de Hinckange, a été relevé en 787 par Dom Calmet mais Hinkange apparaît dès 1281 et une signification possible serait le domaine d’un homme germanique appelé Hingo.
Hinckange a été depuis la nuit des temps une possession ecclésiastique aux mains de l’abbaye de St Avold sans problème jusqu’au XIVe siècle. Lorsque cette abbaye acheta le domaine de Furst à Valmont, elle engagea sa propriété d’Hinckange aux cisterciens de Villers-Bettnach qui, en 1594, obtinrent un jugement de propriété parce que St Avold n’avait pas remboursé son prêt. En 1609, Villers-Bettnach engagea Hinckange à un chanoine messin contre un prêt. Le chanoine s’empressa de revendre le village à St Avold qui refusa par la suite de la rendre. Par la suite plusieurs seigneurs y avaient des droits : la prévôté au seigneur de Volmerange, à l’abbé de Longeville lès St Avold pour certaines justices et au duc de Lorraine puis au roi de France pour le droit de sauvegarde. Hinckange n’a jamais eu de seigneur laïc et les propriétaires du château de Pétrange n’ont jamais interféré dans la vie du village.
La paroisse fut donnée à l’abbaye de St Avold dés 1332 pour permettre à cette abbaye de se reconstituer après des guerres incessantes qui l’avaient mises à mal. Mais la aussi la situation n’était pas simple et les dîmes étaient très partagées. L’église consacrée à Ste Lucie fut reconstruite en 1777 et 1778. Elle possède plusieurs biens intéressants : d’abord l’orgue classé dont le buffet a été récupéré à l’abbaye de Gorze et pour lequel on dut percer le plafond lors de l’installation. On a découvert aussi assez récemment des fresques sur les parties hautes de la nef et du chœur. Grâce au curé LOUIS qui était un peu ébéniste, l’église fut dotée de sculptures pour le maître autel et les statues en bois de St Louis, St Pierre, St Paul, Ste Lucie et St Clément et le Graouly. La commune d’Hinckange peut aussi s’enorgueillir d’avoir une croix du choléra élevée dans un petit oratoire qui la protège.
La municipalité, au XIXe siècle, se préoccupa beaucoup de trouver des financements pour ses dépenses et entama une lutte stérile avec le préfet pour lui démontrer qu’une forêt était plus rentable en l’exploitant tous les 20 ans que tous les 25. Elle dut finalement céder et faire un emprunt pour construire son école. Sans rancune, lorsqu’elle dut donner un nom à ses rues, elle appela la rue qui longe la rivière Patural, le quai Mahler du nom du préfet d’alors.
Brecklange a toujours été indépendante d’Hinckange jusqu’en 1812, date de son rattachement à Hinckange par un décret impérial signé par Napoléon à Smolensk en Russie. La première citation de Brecklange date de 874 sous le nom de Brancelingen. Contrairement à Hinckange, il y avait à Brecklange un seigneur habitant son château (actuelle maison Clément). Les seigneurs de Brecklange furent d’abord les d’Ozanne puis les de Blair.
Le duc de Lorraine était souverain à Brecklange, les bénédictins de Longeville y avaient les dîmes mais se plaignaient de ne pas percevoir suffisamment de revenus de ce village pour subvenir aux besoins d’entretien de la paroisse qui leur incombaient.
Brecklange a toujours été une paroisse indépendante mais où faute de revenu il n’y eut souvent pas de curé ; Boulay, Volmerange et Guinkirchen assurèrent fréquemment le service. L’actuelle chapelle était donc officiellement une église dédiée à St Laurent. Une autre chapelle rurale consacrée aux saints thaumaturges Benoît et Mesmin était un lieu de pèlerinage qui était connu jusque dans les Vosges du Sud.
Le ban de Brecklange a une forme particulière puisqu’il touche celui de Macker par une bande séparant donc Boulay de Volmerange et le calvaire qui se trouve au bord de la route de Metz après la zone artisanale de Boulay se trouve sur le ban de Brecklange.
UN MAIRE INTRAITABLE
La construction de la nouvelle école d’Hinckange fut un véritable feuilleton. La municipalité commença par entreprendre le Préfet pour le convaincre qu’une forêt exploitée tous les 20 ans serait plus rentable que lors d’une exploitation tous les 25 ans. Elle voulait exploiter plusieurs coupes en une année pour créer le budget nécessaire aux travaux dont faisait partie la nouvelle école. Le Préfet et les Eaux et Forêts étant restés sur leurs positions, il fallut recourir à l’emprunt. Le maire était Jean Pierre CLÉMENT. Le Conseil Municipal adjugea les travaux de l’école à l’entreprise Pallez de Retonfey en 1861. La construction avança bon train puisque tout était presque terminé le 3 novembre de la même année, mais la maçonnerie avait été réalisée en dépit des règles de l’art, les chevrons de la charpente n’étaient pas de la bonne dimension, les menuiseries n’étaient pas conformes aux devis, la couverture était faite avec des tuiles « gélleuses, remplies de crevasses et d’éclats cassés » et de plus l’école n’était pas prête pour la rentrée. Pallez se renseigna pour connaître les moyens de gagner le maire à sa cause et il lui fut répondu que le meilleur moyen de le gagner c’est d’exécuter convenablement les travaux …. Les travaux furent achevés par l’entreprise Bourguignon de Chevillon. CLÉMENT Jean Pierre fut maire pendant plus d’une décade et il fit don à la municipalité de deux jardins.
La Société d’Histoire et d’Archéologie des Pays de la Nied Hôtel communautaire 29A rue de Sarrelouis 57220-BOULAY a publié un fascicule de plus de 100 pages sur l’histoire de la commune avec une recherche particulière sur Pétrange (prix 20€ + 6 € de frais d’envoi). Chèque libellé au nom de la SHAN.